dimanche 31 janvier 2016

Une femme déterminée

Je reviendrai tôt ou tard sur la jeune carrière de Jennifer Lawrence. C'est notamment pour elle que je suis allé voir Joy. C'est pour elle aussi que le film a été tourné, semble-t-il, David O. Russell réalisant son troisième opus consécutif avec la jolie blonde (cf. mon index). Est-ce que la recette fonctionne encore ? On peut certes en discuter...

Je vais être honnête avec vous: j'ai bien aimé. Je ne prétends pas que Joy soit le film du siècle, mais j'ai passé un bon moment, sublimé ensuite par la dégustation d'un excellent couscous, mais je suppose que ça, vous vous en moquez un peu. Bref... notre amie Jenny joue cette fois une brave maman célibataire, empêtrée dans une vie cacophonique entre père et mère immatures, ex du genre envahissant et boulot franchement alimentaire. Dans cette Amérique de cinéma ramenée dans les années 80, c'est typiquement le genre de sort destiné à évoluer vers le haut. L'opiniâtre femme-à-tout-faire décide d'employer les grands moyens et, se souvenant qu'elle fut une enfant particulièrement inventive, en vient à fabriquer... une serpillière révolutionnaire. Ça vous paraît idiot ? Eh bien, c'est vraiment arrivé !

Joy est bel et bien le biopic (sans doute édulcoré) d'une Joy Mangano "réellement existante" et qui aura soixante ans le 15 février prochain. Hollywood aime toujours autant ces histoires de succès improbables. Moi, sans en faire mon quotidien, c'est un spectacle que j'apprécie ponctuellement, pour me rafraîchir les neurones entre deux films d'auteur yougoslaves ou norvégiens. Bon... cette fois, la marchandise attendue m'a été livrée sans trop de fausses notes. Jennifer Lawrence maîtrise sa partition et joue à l'unisson d'une formation bien connue où l'on retrouve le duo masculin Bradley Cooper / Robert de Niro. Parmi les seconds rôles sympa: Edgar Ramirez et Isabella Rossellini ! Les uns et les autres font le job, sans génie mais avec application. Maintenant, c'est vrai aussi que tout ça reste très sagement balisé...

Joy
Film américain de David O. Russell (2015)

Je me répète pour conclure: le cinéaste a trouvé un filon intéressant et l'exploite visiblement jusqu'à son épuisement. Il me faut espérer désormais qu'il se renouvelle un peu, parce que ça finira par me lasser également. Dans la veine, je préfère d'ailleurs Happiness therapy. Reste que Jennifer Lawrence est à nouveau en lice pour l'Oscar ! J'ajoute que je suis curieux de son avenir: elle n'a jamais que 25 ans.

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Je vous propose pour finir de découvrir d'autres regards...

Celui de Pascale est visiblement lassé. Celui d'Alain un peu moins.

samedi 30 janvier 2016

Années yougoslaves

À quelles occasions est-il important de regarder un film particulier ? Vous l'aurez remarqué: même si je n'ai pas spécialement la fibre commémorative, j'aime évoquer une oeuvre donnée pour marquer d'une pierre blanche un événement ou une date-anniversaire. Underground restera comme mon premier film vu en 2016. Mouais...

Ce film un peu (?) fou raconte l'histoire de Marko et Blacky, deux amis limite mafieux qui habitent à Belgrade, au début des années 40. Ensemble, ils aiment boire et faire la fête, ce qui se complique soudain quand l'aviation hitlérienne bombarde la ville - le prélude sanglant à une longue période de guerre et d'occupation. Généreux d'opportunité, Marko emmène Blacky et quelques voisins dans la cave de son grand-père. Une armée secrète s'y monte, d'autant plus inutile qu'en 1945 et bien au-delà, personne ne vient apprendre à ses soldats que la paix est désormais revenue en Yougoslavie. Un film incroyable que cet Underground, qui déroule son récit sur presque trois heures !

Vous trouvez ça long ? Sachez qu'il existe une autre version, diffusée en 1998 par Arte et constituée de six épisodes de 50 minutes ! Personnellement, dans son format cinéma, Underground est un OVNI que je voulais découvrir depuis longtemps. Puis-je parler désormais de déception ? Pas vraiment. Son extravagance narrative et formelle m'encourage même à dire qu'il s'agit d'une oeuvre majeure du cinéma européen. Le truc, c'est que c'est une très dense production, marquée par une frénésie qui ne plaira sans doute pas à tout le monde, portée d'ailleurs par sa bande-originale. Il faut s'accrocher pour apprécier. Quand il obtint la Palme d'or du Festival de Cannes, le long-métrage n'échappa pas à la polémique: alors que les peuples yougoslaves s'enflammaient vers la désunion, il fut jugé pro-serbe, voire fasciste. Aujourd'hui, ces accusations n'ont plus cours: reste donc une oeuvre vibrionnante, assez bonne pour y risquer un oeil... ou même les deux.

Underground
Film yougoslave d'Emir Kusturica (1995)

J'ai ouï dire que le cinéaste n'a jamais été aussi bon qu'à cette époque où son pays se déchirait de toutes parts - le film le (dé)montre largement. Aujourd'hui, il serait moins actif et moins intéressant. Peut-être verrai-je d'autres de ses films pour comparer. Je dirai d'abord que cet esprit Fellini à la sauce des Balkans est perceptible aussi dans Chat noir chat blanc, du même auteur. À suivre, donc...

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Pour revenir doucement à la réalité...

Vous noterez que Pascale lui aurait également attribué la Palme.

mercredi 27 janvier 2016

Ma rétro 2015 - Films récents

Vous vous y attendiez sûrement: aujourd'hui, pour un dernier regard sur 2015, l'heure est venue pour moi de vous reparler de dix films. Ces dix films sont ceux que j'ai préférés parmi mes 74 découvertes dans les salles. Ce choix personnel est bien sûr tout à fait subjectif. L'année n'a pas toujours été drôle, mais je retiens de belles choses...

1. Mustang / Deniz Gamze Ergüven
En de trop nombreuses occasions, cette année nous aura montré combien la liberté était une valeur précieuse et fragile. J'y ai pensé en découvrant ce film inattendu, oeuvre d'une femme turque, formée au cinéma en France. Sa plus belle réussite ? Avoir su évoquer le sort promis à ses cinq jeunes héroïnes en ayant gardé un peu d'espérance.

2. Timbuktu / Abderrahmane Sissako
L'espoir semble en revanche assez absent de cet autre grand film. J'aurais certes pu le voir dès fin 2014, mais je crois avoir bien fait d'attendre, finalement. Le découvrir lors d'une soirée-débat organisée par mon association cinéma et des membres d'Amnesty International m'aura procuré une émotion encore plus forte. Un souvenir marquant.

3. Vers l'autre rive / Kiyoshi Kurosawa
Ce n'était pas garanti d'avance, mais j'ai trouvé en le cinéaste japonais un nouvel artiste que je tâcherai de suivre avec attention. Inventer un fantôme visible, mais pourtant pas réincarné, c'est fort ! Parler ainsi de deuil et d'amour, aussi ! La lenteur du long-métrage m'a un peu dérouté, mais j'ai fini par y voir une part de son essence.

4. Les secrets des autres / Patrick Wang
Combien serons-nous à avoir découvert ce film en salles ? Je l'ignore. Ce que je sais, en revanche, c'est que cette autre histoire de deuil m'a beaucoup touché. D'un sujet extrêmement douloureux, l'auteur tire une chronique familiale au plus près de l'intime, sans oublier jamais d'offrir de superbes images. C'est dur, oui... mais c'est beau.

5. Mia madre / Nanni Moretti
Dès que je vois un film italien, je me dis que je devrais en regarder davantage. Nos voisins et amis latins en ont terminé avec l'âge d'or de leur cinéma, mais, parmi d'autres, ce long-métrage vient prouver qu'ils ont encore des belles choses à raconter et à montrer. Je dirais que je n'avais pas autant ri depuis longtemps devant un film triste... 

6. Le tout nouveau testament / Jaco van Dormael
Pour se marrer intelligemment, je crois également qu'on pourra toujours compter sur les Belges ! Si la seule promesse de voir Dieu joué par Benoît Poelvoorde m'avait séduit aussitôt, sa concrétisation m'a vraiment beaucoup plu. D'autant qu'au-delà de cette anecdote potache, j'ai eu ce que j'attends du cinéma: du plaisir et de l'émotion.

7. L'astragale / Brigitte Sy
Si vous m'aviez demandé un pronostic, je n'aurais sûrement pas parié sur une histoire d'amour entre une louloute et un malfrat pour être mon film français préféré de feu le millésime 2015. Et pourtant ! D'emblée, la beauté du noir et blanc m'a embarqué. La classe du duo Leila Bekhti / Reda Kateb et le scénario (réel) ont alors fait le reste...

8. Floride / Philippe Le Guay
J'essaye de voir chaque film de Jean Rochefort comme le dernier. Quand ce grand monsieur aura finalement rejoint les anges, je veux m'en souvenir comme d'un artiste vivant. Son cabotinage récurrent n'est pas venu à bout de ma patience. Je dirais même qu'il améliore ce récit parfois bancal sur le vieil âge. Oui, Sandrine Kiberlain aussi ! 

9. Vice-versa / Pete Docter et Ronaldo del Carmen
Vous l'aurez peut-être remarqué: le premier des deux Pixar de 2015 fait presque l'unanimité. Ici et là, certains critiques en parlent même comme du film de l'année et d'un prétendant sérieux... pour l'Oscar. Sans leur donner raison sur ce point, je reconnais que j'ai vu mieux qu'un très chouette dessin animé: un excellent film, tout simplement.

10. Star wars VII - Le réveil de la Force / J. J. Abrams
Est-ce que je fais partie des inconditionnels des Jedi ?  Non. Est-ce que je n'attendais pourtant pas ce nouvel opus avec impatience ? Si. Évidemment, pour être honnête une minute, je dois bien reconnaître que ce n'est pas le plus original de tous et qu'il est parfois incohérent. Vous savez quoi ? Je m'en fiche un peu: j'ai bien "kiffé" quand même !

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En attendant vos éventuels commentaires, je vous propose aussi un top des films loupés au cinéma et que j'ai enfin pu rattraper...
1. Les géants / Bouli Lanners / 2011
2. Enemy / Denis Villeneuve / 2013
3. Omar / Hany Abu-Assad / 2013
4. The spectacular now / James Ponsoldt / 2013
5. The company men / John Wells / 2011
6. On the ice / Andrea Okpeaha MacLean / 2011
7. Habemus papam / Nanni Moretti / 2011
8. Rebelle / Kim Nguyen / 2012
9. Elefante blanco / Pablo Trapero / 2012
10. Hugo Cabret / Martin Scorsese / 2011

Pour finir, je tiens à publier la liste de mes camarades qui ont fait un bilan. Tiens donc ! Les mêmes que l'année dernière, à savoir...
- David,
- Pascale,
- Dasola,
- 2flics,
- Princécranoir,
- Tinalakiller,
- Sentinelle.

dimanche 24 janvier 2016

Ma rétro 2015 - Films anciens

J'ai vu 198 films l'année dernière - ou plutôt 196, puisqu'il y en a deux que j'ai visionnés deux fois, pour les présenter lors d'une soirée organisée par mon association. Je ne vais me concentrer aujourd'hui que sur ceux que je pourrais appeler des classiques ou des films anciens. L'occasion de vous livrer mes dix préférences du millésime...

1. Paris, Texas / Wim Wenders / 1984
Peu de films parmi ceux qui sont venus du vieux continent européen me semblent avoir aussi bien compris et sublimé l'Amérique éternelle. Superbe histoire d'amour doublée d'une évocation de la relation intense et singulière d'un père avec son fils, celui-ci est une merveille dans chacune de ses dimensions. Je sais que je ne l'oublierai de sitôt.

2. Et vogue le navire... / Federico Fellini / 1983
Il fallait bien toute l'inventivité et le talent d'un incroyable maestro italien pour porter aussi haut l'idée et l'image de l'opéra au cinéma. D'autres films se contentent d'adapter une oeuvre du répertoire classique. Cet opus va beaucoup plus loin et pousse la flamme lyrique au bout de sa logique. Mise en abyme géniale et vrai tour de magie !

3. Gallipoli / Peter Weir / 1981
J'affirme que les grands films sont aussi des voyages. Cette fresque australienne tend en tout cas à nous le confirmer, en nous rappelant également que la guerre est toujours, de par sa nature même, injuste et moche. Quand le septième art se fait ainsi le gardien respectueux de la mémoire de nos (grands-)pères, je m'émerveille et lui dis merci.

4. Je ne regrette rien de ma jeunesse / Akira Kurosawa / 1946
Autre lieu, autre conflit: ce qui m'a le plus étonné ici, c'est la vitesse avec laquelle un maître nippon s'est emparé de l'histoire de son pays. Un grand coup de bambou sur mes idées toutes faites liées au Japon. Cela dit, le film n'est pas qu'une banale énumération de faits avérés. C'est aussi - et essentiellement ! - un remarquable portrait de femme.

5. La rumeur / William Wyler / 1961
Shirley MacLaine et Audrey Hepburn pourraient suffire pour expliquer le plaisir que j'ai pris à regarder ce film aujourd'hui un peu malaimé. Ce serait oublier un peu vite la grande intelligence de son scénario. Certes, les tabous d'hier ont parfois fait long feu, mais la calomnie conduit toujours à la calamité: c'est l'édifiante leçon du long-métrage.

6. Le baron de Crac / Karel Zeman / 1962
J'aime particulièrement le cinéma quand j'y retrouve des plaisirs enfantins. En poussant ma curiosité vers un nouveau pays, ce film étonnant a ouvert en grand les portes de mon plus bel imaginaire. Penser que cette réinterprétation du mythique baron de Münchhausen a été inventée de l'autre côté du Rideau de fer, c'est fou. Quel régal !

7. Le locataire / Roman Polanski / 1976
La personnalité très justement controversée du cinéaste a pu couper certains de mes proches de son incroyable talent. Ce premier film tourné en France brille comme une perle noire et offre une escalade mémorable vers des sommets de paranoïa. Trip malsain et fascinant ! Il me restera à lire ce roman de Roland Topor qu'il adapte avec éclat. 

8. Le troisième homme / Carol Reed / 1949
Orson Welles transforme-t-il en or tout ce qu'il touche ? Le maître américain ne fait que quelques brèves apparitions dans cet opus d'après-guerre, considéré parfois comme le meilleur film de l'histoire du cinéma britannique. Un énigmatique sourire lui suffit pourtant pour nous embarquer ailleurs. Quelle présence à l'écran, je vous jure !

9. Honkytonk man / Clint Eastwood / 1982
Le neuvième film de mon top est aussi... le neuvième de la carrière de réalisateur de mon idole absolue. Il y démontre son amour inconditionnel pour la musique country, une passion que je pardonne bien volontiers. Avec son fils Kyle à ses côtés, le cinéaste oublie quelque temps ses habitudes de soliste et signe un road movie réussi.

10. Barbarella / Roger Vadim / 1968
Jouons carte sur table: je comprendrais très bien que vous soyez étonnés de retrouver ce drôle de film à cette position. Si j'ai choisi pourtant de le placer si haut, c'est à vrai dire dans l'idée d'apporter davantage de fantaisie à ma liste - merci à Jane Fonda, au passage. Dont acte: j'ai aimé ce "machin" des sixties, à la fois kitsch et rigolo.

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Et maintenant, c'est à vous...

Les commentaires vous sont ouverts, aussi bien pour me donner votre avis sur ce top que pour me citer les pépites du cinéma d'hier que vous pourriez avoir dénichées l'an passé. Au plaisir de vous lire !

samedi 23 janvier 2016

Premiers claps

Certains cinéastes sont toujours fidèles à leur ligne directrice. D'autres changent constamment de style et d'ambition. D'autres encore aiment surprendre le public au détour d'un long-métrage atypique dans leur carrière. Je dirais que Martin Scorsese se range dans la troisième catégorie avec Hugo Cabret. Un choix surprenant...

L'intention première du cinéaste était, dit-on, de produire un film visible par sa plus jeune fille, Francesca, âgée de douze ans l'année de la sortie en salles. Adapté d'un roman, Hugo Cabret est l'histoire d'un garçon du même âge, orphelin que feu son père avait eu le temps de former à la haute horlogerie. Du coup, tout en tâchant de réparer enfin un vieil automate mystérieux, le p'tit mec survit dans une gare parisienne, dont, au quotidien, il remonte chaque horloge avec talent et application. Un jour, forcé de voler pour manger, il est pris la main dans le sac par le gérant d'une boutique de jouets. L'aventure débute réellement pour cet enfant du début du siècle dernier. Sa rencontre impromptue avec la fille du boutiquier va lui confirmer que ce dernier n'est peut-être pas un simple commerçant. Je crois en avoir assez dit quant au scénario. À mon humble avis, ce récit est très accessible aux plus jeunes. Je dois me répéter: c'était bien sa vocation initiale.

Même s'il y a beaucoup d'images de synthèse, le long-métrage donne véritablement à voir de très belles choses. C'est une déclaration d'amour au cinéma - et pas seulement parce qu'il utilise un maximum des technologies actuelles (3D comprise). Hugo Cabret nous parle directement de l'un des pionniers de l'image animée: Georges Méliès. Avoir utilisé Paris pour décor du film est tout sauf un hasard. Cinéphile accompli, Martin Scorsese sait pertinemment que son art doit énormément à ses pères fondateurs français. Il leur rend hommage de la plus noble des façons: en ressuscitant une part importante de leur imaginaire fécond et en montrant quelque chose de leurs travaux passés. L'élève laisse la part belle à ses maîtres. Franchement, au-delà du simple plaisir pris à suivre les aventures trépidantes du jeune héros, j'ai été touché par cette façon de faire. Elle a réveillé mon désir d'exploration au coeur du très vieux cinéma !

Hugo Cabret
Film américain de Martin Scorsese (2011)

Autant le dire: je ne pense pas que vous trouverez un film comparable dans la filmographie du cinéaste italo-américain. Je vous renverrai donc vers un opus de 2015, À la poursuite de demain, qui s'appuie aussi sur une imagerie à la Jules Verne (entre autres). Je dois dire que je serais plutôt content si les plus grands studios américains revenaient à ce type de films d'aventure. En auriez-vous vu d'autres ?

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Une anecdote amusante...
Ce film américain évoque donc le cinéma français. Il avait obtenu onze nominations lors de la soirée des Oscars 2012 et en gagna finalement cinq, tout comme... The artist, film français qui évoque le cinéma américain ! Cet étonnant parallèle me satisfait pleinement.

D'autres avis sur le film...

Il y en a chez David, Elle et Lui, Pascale, Chonchon et Princécranoir.

vendredi 22 janvier 2016

La légende des montagnes

Le chien du Tibet est un dessin animé asiatique que j'avais repéré depuis... longtemps dans l'offre de mon bouquet de chaînes Internet. La période des Fêtes de fin d'année m'a semblé une période propice pour le découvrir enfin. Je l'ai jugé satisfaisant. Un terme très moche pour dire que, sans m'enthousiasmer tout à fait, il ne m'a pas déplu...

Derrière mes euphémismes, le film vous propose de venir faire connaissance avec Tenzin, un petit citadin chinois qui vient de perdre sa maman. C'est alors qu'il s'installe dans les montagnes et devient donc un berger. Un beau jour, quand il lui faut ramener un mouton égaré vers le troupeau, le garçonnet tombe nez à nez avec une meute de loups. Terrifié, il ne doit sa survie qu'à l'intervention (divine ?) d'un gros chien au pelage doré. C'est la naissance d'une amitié inoxydable entre l'enfant et l'animal. Le chien du Tibet ne réinvente en rien les codes de la production animée dite classique, c'est un fait. Son scénario est convenu, d'accord, mais ni ridicule, ni inintéressant.

Peut-être qu'il aurait eu plus de force en se rapprochant un peu plus du documentaire sur les modes de vie dans cette région du monde. Dans son développement, il préfère aborder une sous-thématique "écologique" autour de la relation qui unit tout homme à la nature. Autre lecture: il s'attache aussi à dire quelque chose de la mythologie des peuples qu'il observe - avec un grand respect mêlé de pudeur. Afin d'en profiter au mieux, il faut juste prendre Le chien du Tibet pour ce qu'il est: une production plutôt modeste, qui ne cherche pas forcément à se hisser au niveau des meilleures références du genre. J'affirme qu'il y a aussi une vraie richesse dans ce cinéma de l'intime.

Le chien du Tibet
Film sino-japonais de Masayuki Kojima (2012)

Inutile, donc, de comparer cet opus avec les oeuvres et chefs d'oeuvre sortis du studio Ghibli, entre autres ! Je n'ai sûrement pas fini d'explorer l'incroyable richesse de l'animation venue d'Asie. À ceux d'entre vous qui voudraient sortir des sentiers battus, je conseille encore une fois de jeter un oeil à Miss Hokusai, au cinéma l'an passé. Autre "tuyau", dans un genre futuriste: Patéma et le monde inversé.

jeudi 21 janvier 2016

Aparté

Les salles de cinéma sont fréquemment en quête de rentabilité. Sincèrement, à mon avis, elles doivent prioritairement être utilisées pour leur mission première: la défense du septième art au sens large. Une fois n'est pas coutume, je suis récemment entré dans un cinéma pour une rediffusion en direct... d'une pièce de théâtre: Le tombeur.

L'expérience n'est pas intéressante, mais disons assez particulière. Plutôt qu'une série de pubs et de bandes annonces, j'ai vu apparaître sur l'écran quelques-uns des comédiens principaux, dont Michel Leeb dans le rôle-titre, pour un avant-propos sympa, filmé en coulisses. L'interview du metteur en scène - Jean-Luc Moreau - m'a permis d'apprendre que la pièce, signée Robert Lamoureux, avait trente ans. Après cet assez bref préambule, mes parents et moi sommes partis pour deux heures de rigolade. Le fait d'être assis dans une salle clairsemée n'a pas nui à notre plaisir. Il a simplement fallu s'habituer aux rires et applaudissements de l'autre public. C'est allé vite, en fait.

Est-ce que je renouvellerai l'expérience du théâtre au cinéma ? Possible. Même si le spectacle live procure, lui, des émotions irremplaçables, la possibilité d'en profiter "à distance" ouvre en grand le champ des découvertes envisageables - et ça, ça n'a pas de prix ! Désormais, dans les salles jadis réservées au septième art, on peut également se familiariser avec le ballet ou l'opéra. Si ça permet donc aux exploitants de dégager une recette complémentaire, qui les rende alors plus audacieux dans leur choix de programmes, je dis: why not ? Peut-être que ça bénéficiera aussi aux salles de théâtre, d'ailleurs. J'aime croire que l'harmonie est un terreau pour des succès communs.

mercredi 20 janvier 2016

Les bienfaits du foot

Vous devriez le savoir, depuis le temps ! Sur les Bobines, un film marshmallow peut toujours en cacher un autre. Je change tout juste de pays pour, ce mercredi, vous présenter L'incroyable équipe ! Daniel Brühl, le plus francophile des acteurs allemands, a su m'attirer vers ce modeste programme (resté inédit dans nos salles françaises).

Scénario, décors et costumes nous ramènent à une période charnière de l'histoire germanique: le règne de Guillaume Ier, ex-roi de Prusse devenu empereur de l'Allemagne unie début 1871, après sa victoire contre les troupes françaises de Napoléon III. Si cet arrière-plan guerrier a une certaine importance dans le récit, L'incroyable équipe n'est en rien une évocation des hauts faits militaires d'une monarchie alors en pleine expansion. Sebastian Grobler tourne plutôt sa caméra vers un autre personnage historique: Konrad Koch, professeur d'anglais dans une prestigieuse école et adepte d'une pédagogie pré-moderne, basée sur l'apprentissage des langues... et du football !

Vous savez peut-être qu'entre 1954 et 2014, la Mannschaft, l'équipe nationale allemande, a gagné la bagatelle de quatre Coupes du Monde et trois championnats d'Europe. Il est plutôt cocasse de constater qu'au temps du Kaiser, ce sport (anglais) pouvait encore être interdit dans les établissements scolaires. C'est l'une des petites données historiques qu'évoque L'incroyable équipe, non sans humour, en fait. Le reste est assez classique et tourne autour de l'idée très générale selon laquelle le jeu est facteur de paix et de réussite collective. Objectivement bien fichu et joliment interprété, le long-métrage délivre un message très consensuel. Prévisible, oui, mais acceptable.

L'incroyable équipe
Film allemand de Sebastian Grobler (2011)

J'ai lu une critique qui comparait le personnage de ce (petit) film d'outre-Rhin au grand John Keating, vu dans Le cercle des poètes disparus. D'un point de vue enseignant, ça se tient, même si le récit de Peter Weir a sans doute davantage de souffle. Bref... ici, il y a toutefois à apprécier la petite troupe de gosses et Daniel Brühl, donc. Personnellement, je l'aime bien depuis Good bye Lenin: ça continue !

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Vous voulez vous faire une autre idée du film ?

Pour en voir quelques photos, vous pouvez compter sur Ideyvonne.

mardi 19 janvier 2016

Elle et lui

Je me dis fréquemment que je vois (un peu) trop de films sérieux. Aussi, quand je sature, un bon dessin animé peut faire mon affaire. J'apprécie même les oeuvres a priori conçues pour le jeune public. Découvert un matin de mes récents congés, Ernest et Célestine adapte une série d'ouvrages de l'illustratrice belge Gabrielle Vincent...

C'est un trio franco-wallon qui a transposé cet univers sur écran géant, appuyé entre autres par des producteurs luxembourgeois. Malgré ce caractère francophone affirmé, le résultat a su convaincre l'Académie des Oscars, au point d'être en lice pour la statuette dorée du meilleur film d'animation. Reparti bredouille de Hollywood, Ernest et Célestine mérite toutefois des éloges pour sa véritable réussite formelle. Les dessins sont beaux, l'animation fluide et le plaisir d'autant plus grand que l'aventure se déroule en musique - on notera la participation de Thomas Fersen. Du côté des voix, il y a du talent et, en vedette américaine, l'audacieux Lambert Wilson. Sympa, non ?

Pour un peu, je pourrais me dispenser de vous parler du scénario. Comme vous le montrent les images que j'ai choisies, il est question d'une cohabitation entre un ours et une souris. Tous les animaux communiquent par la parole, bien entendu. D'abord opposés, ils vont progressivement apprendre à vivre ensemble. Ernest et Célestine illustre bien le principe qui assure qu'on s'enrichit de nos différences. Passé le cap des frissons que les premières scènes pourraient causer aux tous petits, c'est une jolie production qu'on appréciera idéalement en famille. J'en ai une preuve: moi, je l'ai regardée... avec ma mère !

Ernest et Célestine
Film franco-belge de S. Aubier, V. Patar et B. Renner (2012)

Stéphane, Vincent et Benjamin ont bien travaillé. Il me faut ajouter qu'ils ont reçu le concours de l'écrivain français Daniel Pennac, crédité au générique comme auteur du scénario adapté. Au total, cinq années auront passé entre le début du projet et l'arrivée du film en salles. Faute d'Oscar, c'est un César et un Magritte qui ont fini par tomber dans l'escarcelle de l'équipe. Mon avis est que c'est tout à fait mérité.

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Si je ne vous ai pas convaincus...
Vous pouvez toujours vous en remettre à l'avis de Dasola.

lundi 18 janvier 2016

Hulot !

Ce soir-là, Arte en diffusait trois consécutivement et il n'est pas exclu que j'en découvre un autre prochainement: mes récentes vacances hivernales m'auront permis de voir mon premier Tati, Mon oncle. Depuis quelque temps, j'espérais avoir l'opportunité d'apprécier enfin l'imaginaire de ce grand et si original monsieur du cinéma français...

Les connaisseurs le savent déjà: le titre choisi pour ma chronique n'est pas qu'une interjection, mais aussi le nom du personnage récurrent des films de Jacques Tati, que le réalisateur interprète d'ailleurs lui-même. Ici, il est le frère lunaire d'une femme mariée avec un riche industriel, qui déplore son comportement désinvolte. Plutôt que de laisser son frangin s'occuper de son neveu, la frangine s'efforce de lui trouver un emploi durable dans l'usine de son époux et, dans le même temps, de dénicher une femme qui lui corresponde. Deux mondes s'affrontent alors gentiment, sur le ton du pur délire burlesque. Il faudra savoir s'adapter à la forme pour apprécier le fond.

L'air de ne pas y toucher, avec douceur finalement, Tati nous dit quelque chose d'un pays en pleine mutation, des Trente Glorieuses triomphantes et d'une certaine mécanisation de nos vies. Il s'avère alors légitime de le qualifier de précurseur ou plutôt d'avant-gardiste. Maniant avec efficacité un humour visuel de temps à autre renforcé par les sons, le cinéaste ne dénonce rien: il dresse plutôt un constat sur son époque, mi-amusé, mi-moqueur. La tendresse qu'il démontre pour ses personnages rend Mon oncle attachant, même s'il paraît que, l'année de sa sortie, le film fut jugé réactionnaire et poujadiste. Bientôt soixante ans ont passé et les accusateurs d'hier se sont tus depuis longtemps: le long-métrage est désormais souvent présenté comme un pan important du septième art national et international. Boris Vian a dit: "Tati est plus qu'un Chaplin français. C'est un poète de la pellicule et un artiste aussi simple... qu'il est bourré de talent".

Mon oncle
Film français de Jacques Tati (1958)

Il est possible que ce genre de productions, proche de la frontière exacte entre la poésie et la réalité, ait su inspirer d'autres cinéastes contemporains, à l'image d'Aki Kaurismäki par exemple. Je verrai d'autres oeuvres du même réalisateur, au moins pour creuser l'idée. Avant cela, je vous recommande vivement un autre film, sous forme de dessin animé: L'illusionniste. L'esprit de Tati est toujours en vie !

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Une petite anecdote, en complément...

En voyant le film, je me disais que le style Tati annonçait aussi celui des Deschiens. C'est alors qu'au générique final, j'ai vu cités les noms de Macha Makeïeff et Jérôme Deschamps, créateurs de la troupe. Ensemble, avec Sophie Tatischeff, fille de Jacques Tati, ils ont créé en 2001 Les Films de mon oncle, une compagnie chargée de restaurer et de diffuser l'oeuvre du cinéaste. La boucle est bel et bien bouclée.

Un dernier clic, ça vous tente ?
Pour approfondir le sujet, vous pourrez visiter "L'oeil sur l'écran".

dimanche 17 janvier 2016

Du retour des étoiles

Si, un mois et un jour après sa sortie, vous n'êtes toujours pas allé voir l'épisode VII de la saga Star wars, je crois que vous ne risquez rien en lisant cet article: je ne veux pas trop en dire sur le scénario. Personnellement, j'avais souhaité découvrir Le réveil de la Force sans réelle indication préalable. Cela me semblait bien mieux ainsi...

Existerait-il encore quelqu'un dans l'immensité de la galaxie cinéphile occidentale qui ait su rester en marge du phénomène Star wars ? Depuis le lancement de la saga dans quelques dizaines de salles américaines un beau jour de mai 1977, j'ai du mal à y croire. Précision toutefois pour les novices: censée se dérouler dans un passé lointain, cette série au long cours n'est au fond qu'une illustration parmi d'autres du mythe éternel du combat du Bien contre le Mal. Encore une fois, dans cet opus 2015, une République interstellaire chancelle face aux assauts d'un groupe, le Nouvel Ordre, persuadé d'être légitime dans sa quête du pouvoir absolu. La détermination d'une poignée d'hommes et de femmes libres suffira-t-elle à inverser le cours des choses ? Je vous laisse deviner (ou voir, donc). Je crois qu'objectivement, l'intérêt de cette oeuvre de cinéma est ailleurs. Membre du très vaste cercle de ceux qui avaient vu les six épisodes antérieurs, j'attendais que Le réveil de la Force respecte cet univers préexistant et ravive le souffle épique qui l'avait parcouru autrefois...

Sur ce double point, la mission est, je crois, bel et bien accomplie. J'évite simplement le terme de chef d'oeuvre, trop fort pour qualifier ce qui n'est finalement qu'une suite réussie - je peux d'ailleurs croire que les derniers profanes, eux, auront parfois été un peu "largués". Assez bon connaisseur de ces mondes imaginaires, j'ai pris du plaisir à les explorer de nouveau, même si je concède aussi bien volontiers aux amateurs des premiers jours que cet épisode ressemble beaucoup au tout premier, celui apparu il y aura donc bientôt quarante ans. Outre la joie des retrouvailles - programmées - avec quelques acteurs de la première génération, j'ai ressenti un bonheur quasi-adolescent devant ces scènes d'action presque interrompue, portées par un style un peu vintage. Le réveil de la Force ne fait qu'un usage très modéré des images de synthèse et c'est d'après moi une bonne décision. Ponctuellement,  j'ai pointé aussi quelques bribes de l'humour potache des débuts: un autre bon point. Un peu contre toute attente, le rachat de la franchise par Disney ne lui a pas fait de mal. To be continued...

Star wars épisode VII - Le réveil de la Force
Film américain de J. J. Abrams (2015)
Déjà apprécié pour ses qualités de copiste, je crois que le réalisateur aura gagné quelques galons de respectabilité avec ce film impersonnel certes, mais plutôt en phase avec les attentes du public "initié". On a bien sûr le droit d'attendre autre chose du cinéma et, même au rayon science-fiction, la possibilité de trouver mieux. Une idée à retenir avant le 24 mai 2017, date annoncée... de la sortie de l'épisode VIII !

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Des chiffres impressionnants...
Après quatre semaines pleines d'exploitation, le film avait attiré à lui plus de 9,2 millions de spectateurs en France. La Force de la promo...

Certains de mes petits camarades en parlent aussi...

Honneur aux "anciens", tout d'abord: Pascale, 2flics et Princécranoir. J'ajoute un lien vers le site de nouveaux venus: Strum et Eeguab. Méfiance, amis lecteurs: les indiscrétions volent bas, en cette saison.

samedi 16 janvier 2016

Une banlieue américaine

Le cinéma indépendant américain nous a déjà offert quelques perles. C'est avec l'espoir d'en découvrir une que j'ai regardé Putty Hill, sorti dans deux salles seulement (!) lors de sa diffusion en France. J'ai vu un film intéressant, atypique et attachant, sans crier au génie. Quelque chose dans ces images tient d'une approche documentaire...

Putty Hill n'est pas seulement le titre du film: c'est également le nom d'un quartier de Baltimore, une métropole du Maryland, au nord-est des États-Unis. Le réalisateur du long-métrage y a vécu. L'histoire qu'il cosigne et raconte est somme toute "banale": un jeune homme est mort d'une overdose de crack et une petite communauté resserre ses liens à l'occasion de son enterrement. La première scène montre ses amis et son petit frère en pleine partie de paintball, un exutoire au chagrin. S'ensuit une interview du frangin, comme si une équipe télé était venue tourner un reportage. Le processus sera répété plusieurs fois tout au long du métrage. Je trouve ça plutôt intelligent.

Il n'y a aucune révélation particulière à attendre de cet objet filmique original, tourné en douze jours à peine avec une caméra numérique. L'Amérique qu'il révèle est celle des classes très populaires. Qu'importe le flacon, à vrai dire: seul compte ce qu'on peut y trouver. Putty Hill s'ancre dans la réalité pour dévoiler une facette méconnue de la société américaine d'aujourd'hui. Vu à la Berlinale et Grand Prix du Festival international du film de la Roche-sur-Yon, il aurait mérité meilleur accueil sur notre territoire. Bon... sa relative modestie scénaristique le réserve certes à un public restreint, mais le regard qu'il porte sur le quotidien est assez unique. À vous de voir, donc...

Putty Hill
Film américain de Mike Porterfield (2011)

Pour parler du long-métrage et louer son "coup deuil", Libé évoquait notamment deux autres cinéastes: Larry Clark et Gus van Sant. J'ignore encore tout du premier, mais j'ai effectivement trouvé quelques similitudes avec le second, et notamment avec un film sûrement moins apprécié que d'autres: Paranoid Park. Il est question de jeunes qui font du skate et écoutent de la musique, entre autres...

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Un autre avis, dans la salle ?

Celui de David est beaucoup moins enthousiaste, je dois bien le dire.

vendredi 15 janvier 2016

Garçon d'étage(s)

Vous le savez si vous êtes des habitués du blog: si je reconnais volontiers le talent de Quentin Tarantino, je ne pourrais pas affirmer que j'aime réellement ses films. Fin décembre, j'ai eu l'occasion d'apprécier un opus dont j'ignorais tout jusqu'alors: Groom service. Alors âgé de 34 ans seulement, Tim Roth y sert de "fil conducteur"...

Comme son titre (français) le suggère, le film a pour théâtre unique un hôtel. Gardien de nuit, Tim / Ted va vivre plus de folles aventures en une nuit que d'autres professionnels en toute une carrière. Objectivement assez quelconque sur la forme, le long-métrage découpe sa modeste intrigue en quatre sketchs de durée équivalente. Derrière la caméra, outre QT himself, on pourra retrouver son pote latino, Robert Rodriguez, avec Allison Anders et Alexandre Rockwell. Inculte quant à la carrière des deux derniers nommés, je passe allégrement sur les détails et peux juste vous indiquer qu'ils réalisent les segments 1 et 2 de Groom service... les moins bons, à mon avis.

L'ensemble n'est pas vraiment folichon. Notre gardien de nuit traverse certes quelques péripéties: il fait l'amour avec une sorcière, affronte la colère d'un cocu, tient lieu de baby-sitter à deux gosses de riche particulièrement turbulents et sert finalement d'arbitre à un concours improbable, pari à la clé, "Grosse bagnole ou doigt coupé". Le tout vient offrir un prétexte à un défilé de stars en goguette: on s'amuse vaguement à reconnaître Madonna, Antonio Banderas ou Bruce Willis. L'humour de cette drôle de comédie ne vole pas très haut. Je crois pouvoir dire que Groom service est un film très dispensable, en fait. Ce brave Quentin est encore celui qui se sert le mieux de la caméra...

Groom service
Film collectif américain (1995)

Une autre confirmation: les films à sketchs, ça ne fonctionne guère avec moi ! Dommage: je pense qu'avec les quelques acteurs connus embarqués dans ce machin étrange, il y avait mieux à faire. J'accorde trois étoiles généreuses: je me dis que ça peut plaire à d'autres. Maintenant, quitte à retrouver QT, autant revoir les classiques comme Reservoir dogs ou Pulp fiction. Ou celui qui vient de sortir...