mardi 16 septembre 2014

Rébellion ?

Je vais le dire tout de go: Revenge m'a déçu. J'attendais bien mieux d'une réalisatrice danoise découverte par hasard, il y a six ans déjà. Toujours prompte à s'émouvoir, l'Académie des Oscars avait honoré cet opus d'une statuette du meilleur film en langue étrangère. J'admettrais volontiers que cette histoire puisse entraîner le public américain lambda vers d'autres horizons, mais bon, tout de même...

Sous son titre un rien racoleur, Revenge met en scène deux garçons d'une douzaine d'années, Christian et Elias. Le premier vient juste d'emménager dans une nouvelle ville, après la mort de sa mère. Il est fâché avec son père, à qui il reproche de lui avoir menti sur la santé de cette dernière. L'autre gamin est un camarade de classe. Accessoirement, il est aussi le souffre-douleur des plus grands. Sensibles chacun au désarroi de l'autre, Christian et Elias s'apprivoisent. Ensemble, ils vont se croire plus forts qu'isolés et faire de grosses bêtises dans l'idée de se venger. D'où le titre du film. Crédible, cette histoire ? Pas vraiment. Elle est un peu too much...

L'aspect le plus désagréable, c'est son côté tire-larmes. Mon opinion serait peut-être différente si j'avais moi-même un enfant, d'accord. Reste que le scénario est très démonstratif sur les valeurs éducatives, les difficultés des parents à bien comprendre les humeurs de leur progéniture ou la difficulté de concilier vie familiale harmonieuse et responsabilités professionnelles. L'intrigue s'autorise même un long détour en Afrique, avec un petit volet humanitaire assez incongru. Un peu de retenue n'aurait pas fait de mal ! Nonobstant ses défauts, Revenge a aussi des qualités: l'interprétation des jeunes acteurs, bien sûr, et quelques jolies images. C'est déjà ça.

Revenge
Film danois de Susanne Bier (2010)

Trois étoiles généreuses, je dois dire: les gosses s'en tirent encore avec les honneurs. Il est franchement dommage que l'intrigue use d'aussi gros sabots. Avec Les 400 coups, François Truffaut montrait qu'on pouvait s'intéresser aux "déviances" enfantines sans tomber dans le simplisme. Le ruban blanc, la Palme d'or de 2009, suggère aussi la possible violence de petits êtres. Âmes sensibles, s'abstenir !

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