lundi 12 mai 2014

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J'ai lu quelque part que Patéma et le monde inversé n'aura bénéficié que d'une sortie technique. Si l'info est juste, il n'a donc été projeté que dans un nombre très limité de salles, juste pour être promu ensuite comme un véritable film de cinéma et dégager des bénéfices et droits plus importants lors de son exploitation à la télé et sur DVD. Pour moi qui ai raté le dernier Miyazaki, voir ce petit film sur écran géant était l'occasion de fêter mes retrouvailles avec l'animation japonaise. Je suis tout à fait content de ne pas l'avoir laissé passer...

Patéma... n'est pas le dessin animé de l'année, mais j'ai trouvé plaisir à découvrir cette histoire. Le personnage-titre est une adolescente intrépide, dont le peuple vit dans de grandes cités souterraines. Comme issues de caméras de surveillance, les premières images révèlent que la Terre a subi une espèce de séisme, bonne explication au fait que les hommes vivent désormais sous la surface. Rapidement, toutefois, le scénario évoque un autre monde: Patéma rêve de le connaître, elle qui se souvient de Lagos, un aventurier plein d'enthousiasme qui était son ami autrefois. À force d'explorer les moindres recoins de son monde à elle, la jeune fille finit un jour par découvrir un passage. Elle s'aventure alors dans un univers inconnu et... à la gravité inversée ! Elle y rencontre Age, un garçon de son âge, tout aussi effrayé par ce premier contact impromptu. Vous l'aurez compris: bien sûr, la peur sera de (très) courte durée...

Sans surprise également, le scénario de Patéma... fait aussi la part belle à un personnage de méchant. Le monde inversé d'Age s'apparente clairement à l'une de ces sombres dictatures robotisées dont la science-fiction est friande. Sa valeur première: la discipline. Autant dire qu'il n'y a pas de place pour les rêveurs, mode de vie formaté que deux ados respectueux et au fond curieux l'un de l'autre sauront faire voler en éclats. Ai-je besoin de préciser ici à quel point les valeurs de ce dessin animé sont nobles et généreuses ? Pas sûr. Dès lors, j'aime autant saluer le travail technique accompli. Graphiquement, j'ai vu des choses plus belles, mais ce qui est donné à voir reste très agréable à regarder. Les perspectives renversées donnent le vertige et, parfois, rendent compliquée la compréhension de l'intrigue. Tant pis: je me suis accroché au reste, à la musique notamment, et j'ai aimé ça. Oui, c'était vraiment un beau voyage.

Patéma et le monde inversé
Film japonais de Yasuhiro Yoshiura (2013)

Si j'ai bien compris, ce long-métrage animé d'une heure 40 environ ferait suite à un prologue de quatre petits épisodes, diffusé au cours de 2012, exclusivement sur Internet. Je reste preneur d'informations complémentaires. D'ici là, il semble impossible d'éviter le parallèle évident avec un film en images réelles: Upside down. J'aime autant l'un que l'autre, en fait. Et presque autant que Le voyage de Chihiro.

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