samedi 24 mai 2014

Peur sur la ville

Je me permets de reprendre le titre d'un film d'Henri Verneuil. Désolé pour tous ceux qui espéraient retrouver Jean-Paul Belmondo: il faudra qu'ils attendent encore quelque temps. Je voudrais vous parler aujourd'hui d'un petit film dont j'ignorais même l'existence il y a encore quelques semaines et que j'ai "attrapé" grâce à sa rediffusion sur Arte+7. Panic sur Florida Beach - Matinee en VO - m'a attiré pour son réalisateur (Joe Dante) et son premier rôle (John Goodman). J'attendais un bon divertissement et c'est précisément ce que j'ai eu.

Quelques mois plus tôt, j'avais lu un article sur les cinéastes phares du cinéma familial américain des années 80. L'auteur du papier soulignait à juste titre que beaucoup sont encore en vie, mais se font désormais discrets sur les écrans: si Steven Spielberg tient le cap et a d'ailleurs produit quelques-uns de ses camarades par le passé, il est probable que les noms de réalisateurs comme Joe Dante, donc, Richard Donner ou même Robert Zemeckis soient désormais ignorés du très grand public. Dans cette optique, Panic sur Florida Beach m'apparait comme une oeuvre "tardive", mais intéressante toutefois. Son héros est lui-même un cinéaste alternatif: Lawrence Woosley vit dans les années 60 et tourne des films d'épouvante assez fauchés. Mine de rien, autour de ce personnage, c'est un véritable hommage au cinéma "bis" qui est ainsi dressé. Drôle et inventif, le scénario évite joliment le piège du copier-coller. Moi, je me suis bien amusé !

Il faut dire également que l'intrigue du film s'inscrit dans un cadre réel intéressant: la guerre froide et plus précisément la crise des missiles de Cuba, en 1962. J'invite ceux d'entre vous qui voudraient apprécier cet arrière-plan à sa juste valeur à rouvrir l'un de leurs vieux livres d'histoire ou... à consulter Wikipedia: on a bien du mal à imaginer l'ampleur de la tension qui régnait alors entre les États-Unis présidés par Kennedy et la Russie soviétique, mais ceux qui l'ont vécu évoquent cet épisode comme l'un des plus intensément inquiétants. Joe Dante s'est souvenu de son adolescence, son grand talent consistant en l'occurrence à tirer parti de ces peurs pour en faire l'argument d'un long-métrage amusant, tendre et familial - il faut aussi saluer le travail des scénaristes, Jerico et Charles S. Haas. Panic sur Florida Beach offre même un film dans le film, qu'il est paraît-il possible de voir entier dans les bonus du DVD (ou du Blu-ray).

Panic sur Florida Beach
Film américain de Joe Dante (1993)

Bon... pour les inconditionnels des années 80, Joe Dante demeure évidemment le papa des Gremlins ! Il est bel et bien aussi question d'une créature monstrueuse ici, comme ma seconde photo le montre d'ailleurs, mais je vous laisserai le découvrir par vous-mêmes. Maintenant, pour conclure, je souhaite juste vous remettre Ed Wood en tête: un autre hommage sympa à un cinéaste Z, signé Tim Burton. 

3 commentaires:

ChonchonAelezig a dit…

Ah Ed Wood, j'adore...
Par contre, je ne connaissais pas ce film de Dante, ça me tente bien !

Pascale a dit…

J'y serai... Je ne lis pas au cazou. J'avais le choix entreun film en compèt et celui-ci. C'est dire si je te fais confiance et le poids de ta responsabilité :-)

Martin a dit…

@Pascale:

Cette pression que j'ai, maintenant !
Au passage, le bonjour à Chonchon... qui n'a pas forcément vu le film depuis.