samedi 8 mars 2014

Gros chat

Aimer le cinéma me fait inévitablement passer par des anticipations positives quant au(x) prochain(s) film(s) que j'aurai l'occasion d'appréhender. Je n'ai su qu'après l'avoir vu que Track of the cat n'était jamais sorti dans les salles françaises. Aurais-je plutôt regardé autre chose si je l'avais appris plus tôt ? Probablement pas. Reste désormais un peu de déception sur ce long-métrage de soixante ans. J'attendais un western, j'ai vu une sorte de pièce, un huis clos théâtral au Far West dont les personnages m'ont laissé indifférent...

J'avais fondé des espoirs sur deux points: 1) la présence au générique de Robert Mitchum et 2) le scénario lui-même. L'intrigue principale repose sur l'idée qu'une mystérieuse panthère des montagnes décime le troupeau de modestes éleveurs. Deux frères défient la nature hostile pour lui donner la chasse. Bon. Sur cette base, j'espérais parcourir à cheval des sites enneigés, vivre mille et une péripéties, croiser des Indiens peut-être, prendre le risque de ne jamais rentrer au foyer. Il y a bien un Indien, dans Track of the cat. Joe Sam (!) n'est que l'employé du ranch, personnage mutique et superstitieux. C'est dur, mais je l'ai trouvé un peu ridicule. Une déception, là aussi.

Je suis donc largement passé à côté du charme de Track of the cat. D'autres que moi l'apprécient sur le plan artistique formel. Il est vrai que certains plans sont audacieux, à l'image d'une scène d'enterrement filmée entièrement depuis la fosse funéraire. Le film m'est apparu très terne, mais il est dit que c'est voulu pour donner l'impression d'un "noir et blanc en couleurs" - je reste très sceptique quant au procédé lui-même, à vrai dire. D'accord, l'absence de teintes vives fait ressortir la veste rouge de Mitch', mais j'avais déjà compris qu'il dominait le petit groupe de fermiers. Après quoi, les règlements de compte familiaux m'ont vite lassé. J'attendais tout autre chose.

Track of the cat
Film américain de William A. Wellman (1954)

Très largement tourné en studio, le film oublie vite la chasse au félin pour concentrer son propos sur la responsabilité des uns et des autres face au danger. Mouais. Le scénario offre quelques saillies comiques avec le vieux père, jamais bien loin... de sa bouteille de whisky. Quand viendra l'heure du générique final, on aura passé plus de temps à l'intérieur que prévu. Autant repartir avec Jeremiah Johnson...

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