lundi 6 janvier 2014

En route vers...

Si le cinéma n'était au fond que l'art de surprendre, Bouli Lanners aurait marqué des points avec moi en décembre, au moment où j'ai découvert son deuxième long-métrage comme réalisateur, Eldorado. Un peu d'humilité, bon sang ! Je vous aurais encore dit il y a un mois que je connaissais le cinéma belge. C'est faux ! Si j'en ai certes vu quelques films, je suis loin d'en avoir une vue globale. Il est certain que nos voisins ne tournent pas que ces comédies sociales que j'aime tant. Le long-métrage d'aujourd'hui ouvre un tout autre horizon...

Eldorado, tiens, tiens ! Quel meilleur nom pour parler d'horizon fantasmatique ? Avant même le générique de début, un ahuri déclare être Jésus Christ et dit qu'il sera frappé par la foudre s'il ne l'est pas. Faute d'éclair, ça démarre: Bouli Lanners est au volant d'une voiture. Yvan, son personnage, rentre chez lui. Y surprend un cambrioleur. Découvre que ce dernier s'est réfugié sous son lit. Sympathise. S'endort finalement avant que l'autre s'en aille. Au réveil, prend acte du statu quo et promet de ne pas appeler les flics. Consent même finalement à reprendre la route pour conduire son drôle de voleur jusque chez ses parents, à deux pas de la frontière française. S'ensuivent moult péripéties entre personnages plutôt atypiques. Juste pour vous donner une idée, je cite simplement un dépanneur nudiste répondant au doux nom d'Alain Delon. Quand vous croiserez sa route, vous ne serez pas encore au bout de cet incroyable voyage.

L'escapade ne dure en fait qu'un peu plus d'une heure. Elle laissera probablement plus d'un spectateur sur le bord du chemin. Je crois m'être demandé en quasi-permanence où Bouli Lanners avait décidé de nous emmener. La réponse, c'est peut-être nulle part. La route elle-même aurait plus d'importance que l'itinéraire ou la destination. Pourquoi pas, après tout ? Wikipedia parle d'un road movie burlesque dans la tradition de l'absurde et du surréalisme belge. Donner un sens à tout ça est-il vraiment nécessaire ? Je n'en suis pas si convaincu. L'ennui, c'est que, trop cartésien sans doute, je suis toujours resté sur la réserve, ne parvenant pas tout à fait à me laisser embarquer dans l'aventure. Je trouve bien des qualités à Eldorado, à commencer par la beauté de certains plans larges. J'en suis malgré tout sorti quelque peu déçu, comme avec le sentiment d'avoir dû me débrouiller seul pour comprendre. J'espère mieux y arriver une prochaine fois.

Eldorado
Film franco-belge de Bouli Lanners (2008)

Bon, avec tout ça, il faudrait peut-être aussi que je me penche sérieusement sur les faits et gestes du sieur Lanners. Il me reste plein de choses à découvrir, en fait, et il faut dire pour ma défense que je ne ne connaissais de lui qu'une petite partie de son travail d'acteur pour le compte d'autres réalisateurs. Ce serait sympa de voir au moins ses deux autres films à lui, Ultranova et Les géants, sortis en 2004 et 2011. D'ici là, je le suivrai dans le nouveau long-métrage de Sólveig Anspach, Lulu femme nue, qui sort en salles mercredi 22.

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Vous voulez d'autres pistes de lecture sur le film ?
Bouli Lanners est rapidement évoqué sur "L'impossible blog ciné". Pour ce qui est du long-métrage lui-même, je conseille les chroniques de "L'oeil sur l'écran", "Sur la route de cinéma" et "Le blog de Dasola".

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