samedi 23 mars 2013

Les autres

La tête ailleurs, j'ai raté les derniers films de Vincent Lindon. C'est notamment pour lui que j'ai sauté sur l'occasion de voir enfin Ceux qui restent. À dire vrai, j'aime aussi beaucoup sa partenaire féminine dans ce joli film - Emmanuelle Devos. La thématique choisie peut inquiéter: il illustre la rencontre d'un homme et d'une femme dans les couloirs d'un hôpital, chacun au chevet de leur partenaire respectif. La mort rode, prête à tout bouleverser, mais les malades restent à l'écart du champ de la caméra. Le titre du long-métrage résume assez bien son enjeu. Je n'ai pas envie d'en dire davantage.

J'ai déjà dit que Ceux qui restent est un joli film. Imparfait certainement, mais plein de bonnes choses, au-delà des intentions. C'est aussi un premier film, d'une belle maîtrise émotionnelle. Évidemment, le duo de comédiens tire l'ensemble vers le haut. N'empêche: il aurait été facile de verser dans le pathos pur et dur. C'est pratiquement le contraire qui survient, le long-métrage conservant ce qu'il faut de silences pour laisser le spectateur choisir son ressenti propre et ouvrant la porte à assez de personnages secondaires pour densifier son intrigue, sans jamais l’opacifier. Malgré quelques petites failles, le propos est très intelligent. Le film n'étant ni trop court ni trop long, je le trouve réellement très tenu.

Et puis, il y a donc Emmanuelle Devos et Vincent Lindon. Parfaits ? Peut-être pas. Justes, en tout cas, et concernés, c'est flagrant. Anecdote intéressante: chacun joue à contre-sens de sa nature ! L'anxiété de l'homme Vincent Lindon est ici canalisée pour composer un personnage introverti, mutique. La véritable Emmanuelle Devos serait très intérieure, mais son personnage est des plus volubiles. Ceux qui restent est donc bien un film de l'altérité. En s'appuyant d'abord sur une problématique à laquelle nous pouvons tous être confrontés, il montre qu'il n'y a pas qu'une unique réponse possible aux épreuves de la vie. Il en apporte une, avec pudeur et douceur. Une conclusion qui ne saurait convenir à tout le monde, mais...

Ceux qui restent
Film français d'Anne Le Ny (2007)

Avec son air de Valérie Lemercier, la réalisatrice est un visage connu du cinéma français, même si elle a mis une dizaine d'années à passer derrière la caméra. Elle se sort très convenablement d'un sujet difficile. J'aime ces films pudiques qui émeuvent sans violon. Laissez-moi y réfléchir un peu avant de vous en suggérer d'autres...

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Et en attendant...

Vous aurez peut-être envie de lire d'autres avis sur le long-métrage d'aujourd'hui. C'est possible sur trois des sites que je fréquente assidument, j'ai nommé "L'oeil sur l'écran", "Sur la route du cinéma" et "Le blog de Dasola". Je vous suggère d'y faire un saut également.

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