mercredi 30 novembre 2011

L'homme au volant

Une chronique de Martin

J'ai préféré ne pas répliquer et cru bon de ne pas prendre le risque d'envenimer la situation. "Mais ce film est un navet !", s'est exclamée une spectatrice quand je suis (enfin) allé voir Drive l'autre soir. J'aurais préféré qu'elle se taise. Un plan fixe et à peine dix minutes plus tard, le "navet" était terminé et, à vrai dire, je l'ai plutôt trouvé à mon goût. Je ne connaissais pas encore Nicolas Winding Refn, réalisateur danois de ce long-métrage américain, mais j'ai reconnu dans son cinéma des éléments familiers. Comme un mélange de film noir et de western spaghetti. Un style objectivement peu causant.

Comme un personnage de Sergio Leone, le "héros" de Drive n'a pas de nom. Garagiste le jour, cascadeur et apprenti pilote de course auto à ses heures, il véhicule des truands une fois la nuit tombée. Impliqué a minima: il participe aux braquages avec pour seule arme son coup de volant. Cinq minutes d'une loyauté sans faille: promesse et temps laissé à ses complices pour opérer avant de disparaître. Avant même le générique, les premières images du film montrent l'une de ces opérations et nous amènent directement dans l'univers de l'homme au volant. La mort est-elle au tournant ? Aussi, oui. Seulement, elle arrivera plus tard, et de manière assez surprenante.

Drive est presque un hymne à la nuit. La seule lumière du film vient d'Irene, le premier personnage féminin. La jeune femme élève seule un petit garçon et attend que son mari sorte de prison. En quête d'affection, voisine du chauffeur, elle lui apporte le vague espoir d'une possible autre route, de celles dont on s'écarte parfois immédiatement, sans même s'en rendre compte. Après la rencontre de ces deux êtres isolés, le long-métrage prend un air de mélodrame social, mais embraye rapidement vers une histoire de vengeance d'une rare violence. Moi, j'ai alors pensé aux divers films de mafia signés Martin Scorsese. L'occasion de noter que le maître américain inspire toujours d'autres créateurs en Europe. Comme dans un bolide lancé à vive allure, autant dès lors avoir l'estomac bien accroché...

Drive
Film américain de Nicolas Winding Refn (2011)
Récompensé à Cannes, le réalisateur peut remercier son acteur principal: c'est en effet Ryan Gosling lui-même qui a convaincu l'équipe de production de l'embaucher et de lui confier le tournage. Sur le plan formel, le pari est réussi: même si la lenteur des plans peut faire tiquer, le soin apporté à l'image, au son et à la musique me paraît un véritable gage de qualité. Et devant l'aspect inexorable de certaines situations, j'ai repensé à L'impasse, le grand chef d'oeuvre de Brian de Palma, chroniqué ici il y a peu. L'ambiance nocturne me semble aussi comparable à celle de Collateral, film réalisé par Michael Mann. Oui, c'est, je trouve, la même en mieux.

mardi 29 novembre 2011

Sur Facebook aussi

Une chronique de Martin

Je ne vais pas faire très long aujourd'hui. Juste envie de donner aussi une petite info pratique à celles et ceux d'entre vous qui sont particulièrement adeptes des nouvelles technologies de l'information et de la communication. En fait, c'est tout simple: j'ai créé il y a désormais un mois une page Facebook pour une promotion plus large de Mille et une bobines. Lecteurs fidèles, amis ou cinéphiles anonymes, vous êtes tous bien cordialement invités à la rejoindre.

N'hésitez pas non plus à y convier vos proches ! Je tâcherai évidemment de la mettre à jour assez régulièrement pour signaler les chroniques de films publiées ici. Ce nouveau support se voudrait aussi un lieu de débat entre passionnés de cinéma. Il est donc ouvert aux propositions de votre part, un peu comme un profil Facebook classique, en fait. Tout est susceptible d'évoluer pour mieux coller aux besoins et envies de la communauté. Alors, hop: à vos souris !

dimanche 27 novembre 2011

Philippe et Driss

Une chronique de Martin

Il s'appelle Philippe, il est riche et tétraplégique depuis un accident de parapente. Il se prénomme Driss, sort juste de prison et a besoin d'une signature pour prouver à Pôle Emploi qu'il recherche activement du travail, mais que la personne qu'il a rencontrée n'a pas souhaité lui en donner. A priori, ces deux-là n'ont rien en commun, ou juste pas assez pour s'entendre. Pourtant, après que Philippe a reçu Driss pour un entretien, il parvient à le faire revenir le lendemain. Intouchables débute sur un quiproquo, premier temps inattendu d'une amitié durable. Et son scénario s'inspire d'une histoire vraie !

Philippe existe vraiment. Driss aussi, même s'il s'appelle Abdel. D'après ce qui m'a été expliqué, le premier nommé aurait accepté que son autobiographie - Le second souffle - soit adaptée au cinéma à condition que son histoire soit transformée en comédie. Le résultat est de ce point de vue une grande réussite. Même si ses ressorts comiques sont connus, ils demeurent des plus efficaces: les dialogues de ce long-métrage sont un régal dans la bouche des deux interprètes principaux, un François Cluzet très convaincant et un Omar Sy absolument jubilatoire. Intouchables leur doit beaucoup: s'il brille aussi de belles images, telles qu'on en voit rarement dans une oeuvre populaire, c'est par le texte et la profusion de vannes que le film s'illustre plus particulièrement. Le plaisir est très communicatif.

Le soir où j'ai préparé cette chronique, Intouchables était en route vers des sommets de fréquentation, comptant déjà plus d'un million et demi de spectateurs en une semaine. J'en ai lu des critiques extrêmement positives et d'autres, au contraire, qui ramenaient l'oeuvre au rang d'un petit film sans grande conséquence. Je peux confirmer qu'on ne tient pas là de quoi révolutionner le cinéma. D'emblée, je suis presque sûr de ne pas intégrer le long-métrage dans mon top ten de fin d'année. Et c'est justement sa modestie profonde et son enthousiasme qui m'ont plu. Le jeu des deux acteurs à l'écran donne probablement une image fidèle de ce que peuvent être les relations des "vrais" protagonistes. Plus qu'un message d'espoir destiné aux seuls handicapés, le scénario offre un regard bienveillant sur la société française et l'acceptation des différences. Les deux personnages s'entraident: c'est ce que j'en retiens d'essentiel. Et j'ai franchement rigolé à de nombreuses reprises !

Intouchables
Film français d'Olivier Nakache et Eric Toledano (2011)
La tétraplégie à l'écran ? J'avais déjà eu l'occasion de l'appréhender devant L'homme de chevet, un film bien différent avec le duo Christophe Lambert et Sophie Marceau dans les rôles principaux. Comparaison peu valable, donc. Le petit miracle du long-métrage d'aujourd'hui, c'est d'être parvenu à un juste équilibre et de savoir faire rire à partir d'une situation objectivement tragique. Il faut dire que les deux réalisateurs sont plutôt habitués à la veine comique. Vous pourrez le constater dans Nos jours heureux, chronique rigolarde des jolies colonies de vacances, avec Omar Sy, déjà. Précision: bien qu'ici en terrain familier, j'avais (un peu) moins ri.

samedi 26 novembre 2011

James black ?

Une chronique de Martin

Je le confirme: il devrait y avoir un 23ème James Bond au cinéma. Le futur film a même déjà un nom: Skyfall. Daniel Craig reprendrait du service pour une troisième fois et imposerait donc finalement l'image d'un 007 blond. On a entendu beaucoup de choses sur l'espion le plus célèbre du septième art: qu'il pourrait utiliser un préservatif avec l'une de ses conquêtes, avoir des penchants homosexuels refoulés ou bien être tenté par le métier d'agent double. La dernière en date: que, dans un avenir déjà proche, il deviendrait... noir.

Vous connaissez Idris Elba, vous ? C'est lui, là, au-dessus. Je n'ai vu aucun de ses films, mais je crois avoir compris qu'il a obtenu un rôle dans la préquelle de Blade runner que j'évoquais l'autre jour. Enchaînera-t-il dans la peau d'un agent secret britannique ? J'en ai entendu parler, avec Hugh Jackman comme possible concurrent. Curieusement, le comédien australien aurait d'ailleurs déjà refusé une première proposition, pris à l'époque par d'autres engagements. Laissera-t-il dès lors la place à son collègue anglais d'origine ghanéenne ? Ce n'est pas dit, mais pas exclu non plus. Wait and see.

Pour l'anecdote, James Black, c'est le nom d'un autre acteur américain, d'un joueur de hockey canadien et d'un ancien Prix Nobel de médecine. Je l'ignorais encore au début de cette chronique.

jeudi 24 novembre 2011

Bond et c'est tout

Une chronique de Martin

Je me pose la question: est-ce que ma connaissance du cinéma mondial est désormais trop exhaustive pour que j'apprécie les films de James Bond ? Je constate en tout cas que je n'ai pas pris un plaisir démesuré en regardant une nouvelle fois Le monde ne suffit pas, opus numéro 19 de la série mythique. Avec l'Irlandais Pierce Brosnan dans le rôle principal, le long-métrage livre la marchandise attendue, mais sans paquet cadeau. Il y a là tout ce qui fait la franchise habituellement: des courses poursuites, des gadgets, des jolies filles et de la vodka martini au shaker. Rien de franchement nouveau.

L'action du film débute en Espagne, quand 007 récupère une mallette de billets en vue de la rendre à son propriétaire. C'est ce qui se passe après quelques échanges de coup de feu, et sitôt l'espion de retour sur le sol anglais. Problème: à peine l'argent remis au riche industriel auquel il avait été volé, la valise explose et éparpille façon puzzle ladite grosse fortune. Malgré une épaule en vrac, James fait alors rapidement ce qu'il fait le mieux: il couche avec la femme médecin censée juger de son aptitude au service et s'envole dans la foulée vers l'Europe de l'est pour protéger la fille unique du regretté défunt. Le monde ne suffit pas s'offre une nouvelle James Bond girl française: Miss Sophie Marceau herself, pour ne pas la nommer. Comme la photo vous le montre, il y a aussi Denise Richards.

Quant au méchant de cette histoire, c'est Robert Carlyle qui lui prête son visage, la boule à zéro et les cicatrices tenant lieu de passeport pour la crédibilité. Sans trop vous en dire, j'ai juste envie de signaler qu'ici, la bonne idée est que le vilain garçon est condamné à mort avant d'avoir croisé la route du citoyen de sa gracieuse majesté. Renard - c'est son nom, en français dans le texte - a pris une balle dans la tête et, curieusement, c'est ce qui fait sa force, le miraculé étant devenu provisoirement insensible à toute douleur. Faute d'adrénaline pure, Le monde ne suffit pas vous offrira un petit tour de la planète et quelques jolies scènes de cascade. Pas si mal. Les "bondophiles" pourront aussi applaudir des deux mains la 17ème et dernière participation de Desmond Llewelyn dans le rôle de Q.

Le monde ne suffit pas
Film britannique de Michael Apted (1999)
Un smiley un peu gêné: dire du mal de James Bond n'est pas chose facile. J'ai tout de même l'impression que ce 19ème épisode carbure à l'ordinaire. Cela dit, pour être honnête, je me suis moins ennuyé que devant Quantum of solace, sa dernière mission en date. Reste désormais à espérer que le 23ème numéro de 007, dont le tournage vient de commencer, sache quelque peu relever le niveau...

lundi 21 novembre 2011

Opérations collectives

Une chronique de Martin

Le boulot, elles le feraient avec plaisir si elles ne devaient pas subir les cadences infernales. Même si elles veulent bien pondre, Ginger, Bernadette, Mac et les autres ne supportent plus d'être enfermées et, faute de représentants syndicaux, elles ont tout simplement décidé de... s'évader ! Pour percer la clôture et goûter l'herbe qui pousse plus verte de l'autre côté, ces poules se rebellent et organisent des "opérations collectives" contre les Tweedy, idiots de fermiers. Ainsi débute un sympathique petit film: le bien nommé Chicken run.

Pour s'en sortir, Ginger et ses copines placent aussi leurs espoirs libertaires en Rocky Rhodes, coq tombé du ciel, au sens propre comme au sens figuré. Fanfaron, le brave volatile ne les dément pas quand elles le croient capable de leur apprendre à voler. C'est donc sur cette énorme supercherie - et le gentil suspense qui en découle - que repose l'essentiel du scénario de Chicken run. Tout droit sorti de l'imaginaire débridé de deux Anglais évidemment foldingues, cette petite merveille de film animé doit se regarder avec les yeux d'un enfant. Rien n'est surprenant, tout est épatant. Les plus grands, eux, pourront s'émerveiller de la précision des techniques employées et, même sans parcourir le making of, comprendront qu'il aura fallu des prouesses pour donner vie aux gallinacés de pâte à modeler.

Concrètement, Chicken run s'appuie sur la technique stop motion. Pour reproduire l'impression de mouvement, les animateurs jouent sur la souplesse de leurs créatures et, en déplaçant très légèrement leurs membres, multiplient les photos en chaîne jusqu'à laisser croire à une mobilité naturelle. Onze ans après la sortie du film, c'est juste un peu moins convaincant, mais ça reste de l'artisanat de pointe. Faites le calcul: pour un film de 80 minutes, à raison de 24 images par seconde, c'est plus de 115.000 prises de vue qui auront été nécessaires pour ce premier long-métrage des studios Aardman. Rythme affiché: une semaine de tournage pour une minute de film ! Après que les doubleurs ont enregistré leur texte, plusieurs équipes ont été mobilisées, chacune tournant sa petite scène de son côté avant que toutes soient réunies pour obtenir le "produit" final. Franchement, les poules ne sont pas les seules à avoir bien bossé...

Chicken run
Film britannique de Nick Park et Peter Lord (2000)
Avec le nom des réalisateurs, les connaisseurs auront reconnu celui des papas de Wallace et Gromit, autres bestioles dont il faudrait bien que je reparle ici un jour prochain. En attendant, laissez-moi vous dire pour sa défense que le film du jour ne ressemble véritablement à aucun autre. J'exagère un peu: si vous voulez voir une oeuvre d'animation comparable, vous pouvez vous tourner également vers Fantastic Mr. Fox. Hasard ou pas, il y est aussi question du délicat rapport entre les animaux et les hommes.

vendredi 18 novembre 2011

Vu de l'intérieur

Une chronique de Martin

Le pari était risqué. En choisissant de redessiner à l'écran le travail quotidien d'un cabinet ministériel, Pierre Schoeller n'a pas choisi l'option la plus simple. Il aurait pu signer une oeuvre démagogique, brossant le citoyen ordinaire dans le sens du poil sur l'air éternel du "Tous pourris". Il aurait également pu s'écarter de l'opinion publique et proposer un pensum autour des failles de la démocratie.

L'exercice de l'État évite ces deux pièges avec brio. Sans doute parce qu'au-delà du pouvoir central, il dresse avant tout le portrait d'un homme, Bertrand Saint-Jean, ci-devant ministre des Transports d'un gouvernement français, jamais nommé et tout à fait imaginaire.

Homme de gauche ? Homme de droite ? Ces mots-là restent tus. L'exercice de l'État ne s'intéresse pas aux courants idéologiques. L'étude de la sphère publique se situe à un triple niveau, si j'ai bien analysé: celui de l'engagement, celui de l'action et celui de la parole. Intelligemment, le réalisateur et scénariste nous donne à comprendre que chacun a ses propres raisons de s'engager et que l'action, souhaitable ou indispensable parfois, n'est pas toujours possible. Vient alors la parole, le discours: l'homme politique ne dit pas toujours ce qu'il pense, mais le film montre bien que ce n'est pas toujours par calcul ou malhonnêteté intellectuelle. Et qu'au sommet de la nation, les pires adversaires peuvent venir du même camp.

Si quelques scènes m'ont paru un peu longues, la démonstration s'avère efficace sur la durée. Il faut rendre ici un hommage appuyé aux acteurs. Aux côtés d'Olivier Gourmet, remarquable, j'ai noté d'abord un immense Michel Blanc, directeur de cabinet et travailleur de l'ombre bien mal récompensé de sa totale implication. J'ai apprécié aussi Zabou Breitman, dans le ton pour le rôle de l'attachée de presse du ministre, et Sylvain Deblé, nouveau venu au cinéma, très convaincant comme chômeur devenu stagiaire et chauffeur. L'exercice de l'État n'est pas un divertissement, mais c'est un film plein de vérités et d'échos à la France d'aujourd'hui. Le fait qu'il soit également une fiction ajoute encore à la pertinence de son propos.

L'exercice de l'État
Film français de Pierre Schoeller (2011)
Je ne peux pas ne pas le relever: une partie de l'équipe de production est de nationalité belge. Parmi tous ceux qui ont pris une part active dans l'aventure, on retrouve notamment les frères Dardenne. Est-ce ce qui apporte un recul au film ? Peut-être. J'ai vu trop peu d'oeuvres comparables pour en être sûr. Je suis par exemple (volontairement) passé à côté de La conquête, l'un des films-événements à Cannes cette année, axé sur la dernière campagne présidentielle en France et l'irrésistible ascension de Nicolas Sarkozy. Là, si j'en crois certaines critiques, le scénario était trop connu pour être séduisant.

jeudi 17 novembre 2011

Et un peu avant ?

Une chronique de Martin

Préquelle: le néologisme anglais a également une forme francisée. Pour évoquer un second film axé sur les événements ayant précédé l'action du premier, les Québécois, eux, préfèrent parler d'antépisode. Depuis quelque temps, le concept fait florès au cinéma et, à ma grande surprise, Blade runner serait potentiellement concerné. J'avais entendu parler d'un remake (un autre anglicisme !). Le nouvel opus pourrait finalement raconter une histoire antérieure dans le même univers. Pas convaincu que ce soit l'idée du siècle...

Chose plus étonnante: celui qui oserait revenir ainsi sur le travail réalisé par Ridley Scott ne serait autre que... Ridley Scott lui-même. Je ne comprends pas bien sa démarche et il semble que je ne sois pas le seul à afficher un tel scepticisme. Patience: le réalisateur britannique n'aurait encore rien dit au sujet de ses intentions. Actuellement, il travaillerait même sur un autre scénario, qu'on a pu croire proche de celui d'Alien, mais qui serait en fait assez éloigné. Attendons donc de voir ce qu'il nous proposera cette fois-ci...

lundi 14 novembre 2011

Une idée du futur

Une chronique de Martin

Harrison Ford est un peu le héros de mon enfance. Je crois qu'il était même mon acteur favori avant Clint Eastwood, c'est pour dire. J'ai acheté le DVD de Blade runner pour lui, porté par l'idée également que son époque de gloire était plutôt derrière lui et qu'il serait sympa de le revoir dans un film des années 80. Le truc le plus amusant étant que j'ai choisi de me tourner vers la science-fiction, un genre que je n'apprécie que moyennement. Mais après tout, pourquoi pas ?

Si Blade runner m'a plu, je crois, c'est que son action futuriste pourrait parfaitement s'inscrire dans un cadre contemporain. Harrison Ford interprète ici un dénommé Rick Deckard, un flic obligé de rempiler pour poursuivre et réprimer les Réplicants. Dans une ville surpeuplée qui s'avère être le Los Angeles de 2019, ces créatures humanoïdes n'ont pas droit de cité: conçus par la puissante société Tyrell, ils sont censés ne vivre que dans l'espace, sur des stations extraterrestres et au service de l'humanité. Leur présence sur Terre viole les lois, ne peut être tolérée et, pour l'agent Deckard, il n'y a guère d'autre option que de retrouver leur trace et de les éliminer. Ce qui, même s'ils ne sont que six, est plus difficile qu'il n'y paraît.

Blade runner aura trente ans l'année prochaine. Je crois important d'indiquer qu'il existe plusieurs versions du film, celle que j'ai vue correspondant au director's cut, un montage censé coller au plus près aux desiderata artistiques du réalisateur. Je sais qu'il existe notamment une version qui ramène la lumière dans ce monde brutal, à partir d'images inédites, récupérées dans les rushes d'un film antérieur de Stanley Kubrick. Telle que je l'ai vue, l'histoire me plaît bien: cette plongée futuriste dans un univers sombre et pluvieux a quelque chose d'oppressant, mais c'est plutôt une réelle fascination que j'ai ressentie devant ces deux petites heures de cinéma. Il est amusant de constater que l'histoire évoque un quotidien censé être celui de l'Occident dans huit ans seulement. On n'en est encore loin...

J'ai été étonné de lire que Blade runner n'avait pas convaincu l'Académie des Oscars de lui remettre la plus petite statuette dorée. Certes, il y avait de la concurrence, mais, avec le recul des années écoulées, le travail graphique sur les costumes et décors, ainsi d'ailleurs que la "gueule" des acteurs, emportent le morceau. Harrison Ford domine le reste du casting, mais les personnages secondaires ont tous en eux quelque chose de puissant - et ce même si la plupart des comédiens sont aujourd'hui tombés dans l'oubli. Autre élément crucial du film: sa musique. Signée Vangelis, la bande originale nous transporte à la fois dans le futur lointain et le passé immédiat, en ce temps où le synthétiseur régnait en maître. L'alchimie de l'ensemble fonctionne à merveille: quelque peu boudée à sa sortie, l'oeuvre de Ridley Scott mérite ses galons de film-culte.

Blade runner
Film américain de Ridley Scott (1982)
Adapté d'un livre de Philip K. Dick, mort d'ailleurs l'année de sa sortie en salles, le long-métrage rappelle Minority report, autre vision ciné du même auteur, plus récente et signée cette fois Steven Spielberg. Mes références en matière de science-fiction sont trop faiblardes pour étayer ma démonstration. Une certitude: même si ce genre reste éloigné de mes écrans, je demeure ouvert à la découverte et, de Ridley Scott, j'espère toujours voir le premier Alien. Il sera ensuite temps d'étudier d'autres oeuvres, comme le très vanté Brazil de Terry Gilliam, que certains ont pu inscrire dans le même courant.

vendredi 11 novembre 2011

Les explications de Chen Kaige

Propos recueillis par Martin

Une chronique un peu spéciale, aujourd'hui: après vous avoir présenté Adieu ma concubine, je crois intéressant de publier aussi une (courte) interview de Chen Kaige. C'est dans le cadre professionnel que j'ai eu l'opportunité de la réaliser. Quand je l'ai interrogé, en octobre 2009, le réalisateur assurait la mise en scène d'un opéra, le célèbre Turandot de Giacomo Puccini. C'est avant tout là-dessus que nous avions échangé, mais je n'avais pas résisté longtemps au plaisir de lui parler aussi de cinéma. Je n'ai ici revu que l'ordre des questions, par souci de cohérence: voici le résultat...

Adieu ma concubine vous a valu la Palme d'or. Quel impact pareille récompense a-t-elle sur une carrière ?
L'obtenir peut vous rendre fou, vous laisser croire que vous l'aurez encore l'année suivante et vous conduire dans une mauvaise direction. Le cinéma est cruel. Même si vous l'aimez, si vous choisissez la voie du succès ou de l'argent, il ne vous le rend pas.

Comment le cinéaste que vous êtes s'est-il intéressé à Turandot ?
Grâce au bon contact que j'ai eu avec ceux grâce à qui j'ai monté le spectacle. D'autres compagnies me l'avaient proposé préalablement, mais j'avais dit à plusieurs reprises que je ne voulais rien faire sur scène. Quand j'ai fini par accepter, j'ai introduit beaucoup d'éléments chinois dans Turandot. La première, à Valence, en Espagne, a été un grand succès: standing ovation pendant vingt bonnes minutes ! Même la reine Sofia était là: c'était un événement fantastique. J'ai finalement apprécié de suivre le processus créatif de l'opéra.

Adieu ma concubine est une fiction sur l'opéra de Pékin. Un film et un opéra, c'est très différent ?
Pour le réalisateur, c'est presque la même chose, bien que les formes d'art différent assez. L'essentiel reste que l'aspect artistique fonctionne. En réalisant Turandot, j'avais l'impression de tourner un film. Et quand je tourne un film, je pense qu'il y a un sens très fort à donner à la dramaturgie, à l'histoire, aux lieux. Cependant, le vocabulaire est bien sûr très différent sur scène ou au cinéma. À l'avenir, je ne pense pas me concentrer sur la scène, que j'ai un peu abordée par hasard. Je vais reprendre mon travail habituel. J'ai un film en préparation.

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Petite incise personnelle: rien n'est encore sorti en France, mais j'ai entendu parler d'un Sacrifice - L'orphelin de Zhao, film historique adapté d'un classique de la littérature chinoise, en son temps traduit par... Voltaire. J'espère qu'il parviendra jusqu'à nous. Allo, Cannes ?
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Quand avez-vous découvert Puccini ?
Quand j'étais jeune garçon. Mon père était lui aussi réalisateur de films. Enfant, j'ai pu suivre plusieurs spectacles de musique classique. J'aime d'autres compositeurs, Mozart ou d'autres encore, et pas seulement pour l'opéra. En entendant Turandot pour la première fois, j'en suis aussitôt tombé amoureux.


Vous parlez l'italien ?
Non. J'aimerais l'apprendre, car c'est une langue sensuelle. Je voudrais aussi apprendre le français. Malheureusement, je n'en ai pas le temps...

Qu'est-ce qui a été difficile pour vous, au moment de monter un opéra ? La langue, justement ? La musique ? L'obligation de travailler avec beaucoup de monde ?
Non. Mes partenaires ont été très coopératifs. Ils savaient que je n'étais pas metteur en scène d'opéra. J'avais deux assistants réalisateurs. Je pouvais décider de tout, mouvements ou lumières, et dire exactement ce que je voulais. On voyait ensuite si le résultat convenait ou pas. J'ai vu plusieurs versions de Turandot et j'aime ce à quoi nous sommes parvenus. Toute l'équipe a été super. J'étais notamment très ému après le tremblement de terre survenu en Chine. On m'a soutenu. Chacun a donné le meilleur de lui-même.

Zhang Yimou, un autre cinéaste chinois, a réalisé sa propre version de Turandot, à Pékin et dans l'enceinte de la Cité interdite. Vous aimeriez faire de même ?
Je ne cherche jamais vraiment les opportunités, en fait. Ce sont elles qui me trouvent ou pas. La vie, pour moi, c'est comme marcher dans une rue: un jour, quelqu'un vient à vous et c'est là que tout commence.

Avez-vous d'autres rêves artistiques ?
Il est difficile pour un réalisateur d'Orient de conquérir le public occidental. J'aimerais réaliser un film qui, sans forcément obtenir un succès retentissant, toucherait tout le monde, tant à Monte-Carlo (lieu de représentation de Turandot, peu de temps après l'interview) qu'en France ou en Chine. C'est la seule chose à laquelle je rêve.

mardi 8 novembre 2011

Il était une fois en Chine

Une chronique de Martin

À ce jour, il demeure le seul film chinois à avoir obtenu la Palme d'or. Adieu ma concubine est une oeuvre superbe que j'ai revue il y a peu avec beaucoup de plaisir. Un plaisir difficile, car le long-métrage, signé Chen Kaige, est un mélodrame poignant, sur la rude destinée de deux artistes de l'Opéra de Pékin, enfants enlevés à leurs familles devenus partenaires de scène au prix d'énormes privations. Le titre du film est aussi celui de la pièce qu'ils devront jouer toute leur vie, tragique, à l'image finalement de leur propre existence. Au cinéma, la fresque dure plus de deux heures et demie: une occasion incroyable de se souvenir de la grande histoire de la Chine elle-même.

Car, au-delà du portrait de Douzi et Shitou, c'est celui de son pays que dresse Chen Kaige. Né en 1952, débutant après les années meurtrières de la Révolution culturelle, le réalisateur a dû s'opposer aux censeurs avec ce très large panorama de la Chine contemporaine. Son oeuvre n'est pas politique, mais ce qu'il montre des soubresauts de l'histoire du peuple chinois impose aussitôt l'image d'une société de castes et d'une instabilité généralisée, longue d'un demi-siècle. Pas besoin de tout savoir de ce contexte pour apprécier Adieu ma concubine: on l'apprécie certes davantage, mais on comprend facilement que, qu'importe le régime, les artistes doivent servir la cause du pouvoir. Et c'est bien sûr insupportable pour ceux qui, au fond, n'aimeraient jouer qu'au service de l'art.

La vraie beauté du film tient à ce qu'il délivre ce message à hauteur d'homme. D'aucuns y voient aussi une défense de l'homosexualité. C'est vrai: la relation particulière qui lie Douzi et Shitou unit effectivement deux hommes. Sur la scène, quand la concubine comprend qu'elle va perdre son roi, elle saisit une épée et se tranche la gorge. En coulisses, quand Shitou se marie, Douzi se montre plus que jaloux, comme meurtri dans sa chair. Adieu ma concubine peut aussi être vu sous le prisme d'un impossible ménage à trois. Je crois toutefois Chen Kaige bien plus subtil: l'idée d'une relation amoureuse entre garçons n'est que suggérée, jamais affirmée. Si déclaration d'amour il y a, c'est essentiellement, je crois, à la beauté du théâtre. Et à la difficulté d'être comédien, en harmonie avec les autres.

Adieu ma concubine
Film chinois de Chen Kaige (1993)
Après avoir donc revu le film, j'ai ressenti une très forte admiration devant tous les petits acteurs de la première heure. Les gamins jouent de manière particulièrement convaincante des situations dramatiques, portées par un texte âpre, pas si facile à interpréter pour des enfants. Formidable distribution, excellente direction. C'est la constance de ce film magnifique, les adultes étant eux-mêmes parfaitement investis, à l'image du trio principal, Leslie Cheung, Zhang Fengyi et Gong Li. Les thématiques ne se ressemblent pas, mais si je devais comparer cette oeuvre avec une autre, je citerais Une séparation, le grand succès venu d'Iran en cette année 2011. Autre vision des difficultés de la vie quotidienne sous la dictature.

dimanche 6 novembre 2011

Toujours un peu flou...

Une chronique de Martin

J'ai vu, réunis à l'écran, Gael Garcia Bernal, Charlotte Gainsbourg, Alain Chabat, Emma de Caunes, Sacha Bourdo, Miou-Miou. Fichtre ! La première fois, j'ai trouvé ça génial. La deuxième, assez faiblard. Finalement, quand j'ai vu La science des rêves pour la troisième fois l'autre jour, je n'ai pas su trancher. J'ai vu de bonnes choses, d'accord, mais il m'a semblé qu'il manquait un truc. Je me suis demandé où le réalisateur voulait en venir. Michel Gondry n'est pas parvenu à me ramener complètement dans son univers fantasque. Sans doute parce que, dans le domaine de la fantaisie, il me semble aussi avoir vu de bien meilleurs films. Et même un de ce cinéaste !

De quoi parle au fond La science des rêves ? D'abord du sentiment étrange qui s'empare de Stéphane quand il rencontre Stéphanie. Comme son nom ne l'indique pas, le jeune homme est mexicain et, s'il vient vivre à Paris, c'est surtout parce que sa mère, française, a trouvé un travail pour lui. La jeune femme est sa voisine de palier, la locataire de sa maman et comme lui une artiste méconnue. L'infortuné Stéphane croit trouver auprès d'elle ce qui lui manque dans la vie, mais il ne recueille qu'une vague affection et s'imagine délaissé. Son côté Droopy pourrait paraître drôle, mais ne l'est pas. Franchement, je le trouve plutôt pathétique. Limite pathologique.

Ce qui est évident aussi, c'est que, pour s'évader d'un quotidien ressenti comme brutal, Stéphane s'invente une vie avec Stéphanie. Le film commence d'ailleurs sur un plateau télé dont il serait l'animateur, avec une caméra en carton pâte et une drôle de recette de cuisine. La voilà, La science des rêves qu'annonce le titre. L'ennui, c'est qu'après m'y être laissé prendre, je n'ai pas retrouvé cette magie de la première fois lors de mes séances en rediffusion. Je ne veux pas dire que le long-métrage est mauvais, mais je crois quand même qu'il manque de substance. Le défaut d'un rêve, finalement, qui s'évapore en même temps que l'on sort du sommeil. Ce n'est pas très grave, mais, à mes yeux, c'est un peu frustrant.

La science des rêves
Film français de Michel Gondry (2006)
Oui, donc, il y a un film du même cinéaste que je préfère: je veux parler du superbe Eternal sunshine of the spotless mind. Il y est aussi question d'amour contrarié, mais le thème est cette fois abordé d'une manière à laquelle je me sens beaucoup plus sensible. Question de personnalité, j'imagine. Je dois admettre que je n'aime pas trop m'aventurer trop loin de la réalité. Ou alors si, mais une bonne fois pour toutes, pas comme ici, où il me semble qu'on passe un peu trop du rêve à la réalité... et réciproquement. C'est un peu la même chose avec Inception, dans un autre registre: je comprends qu'on puisse adorer, mais moi, je n'adhère pas. Les (excellents) acteurs investis dans le projet ne sont pas en cause. Voilà, c'est tant pis pour moi...

jeudi 3 novembre 2011

Style d'hier, plaisir d'aujourd'hui

Une chronique de Martin

Il y a des films qu'on va voir selon l'inspiration du moment. D'autres qu'on découvre par hasard. D'autres encore dont on entend parler longtemps à l'avance, qu'on attend et dont on ose à peine espérer qu'ils ne nous décevront pas. Je classerais pour ma part The artist dans la troisième catégorie. C'est même avant sa présentation officielle au cours du dernier Festival de Cannes que j'ai eu envie d'aller voir le nouveau long-métrage de Michel Hazanavicius. Pensez ! Tourner un film muet en noir et blanc, de nos jours, ça ne pouvait que susciter ma curiosité. Et du coup, forcément, aiguiser mon envie.

Onze jours. J'ai attendu onze jours de plus après la sortie en salles. Impatient certes, mais surtout déterminé à ne pas le louper, et donc finalement prêt à attendre quelques jours encore pour aller le voir entre potes - ce qui fut fait. Un petit rappel pour celles et ceux d'entre vous qui seraient passés à côté du sujet, parce qu'il y en a sûrement: le film débute en 1927 et a pour héros George Valentine, star du cinéma muet à Hollywood. Adulé, le comédien ne se rend pas compte de son nombrilisme forcené et du désamour de sa femme. Quand il rencontre Peppy Miller, sa routine est vite bouleversée et, sans le chercher vraiment, il tombe éperdument amoureux. Un coup de foudre hollywoodien, qui entraîne la jeune femme dans son sillage et, contre toute attente, ouvre grand la porte au déclin de l'acteur. Car, non contente d'être jolie comme un coeur, la demoiselle rêve elle aussi de cinéma et, d'abord figurante, négocie de manière parfaite le grand tournant du parlant. Elle devient la vedette incontournable et le pauvre George se retrouve ruiné, avec son chien pour seul ami. The artist cache mal son aspect mélancolique.

Je rassure ceux qui en douteraient à la lecture de ce résumé: le film reste d'un optimisme à toute épreuve. Je n'ai pas envie d'en dire plus long sur ce qu'il raconte. Je crois même en avoir déjà trop dit. Constat personnel, maintenant: The artist est un film qui m'a fait sourire tout au long de la projection. C'est un chamallow cinématographique, un monument de tendresse, une collection complète de bons sentiments. Certains trouveront ça gnan-gnan, oui. Une bonne partie des critiques (négatives) que j'ai lues dénonce l'extrême prévisibilité de son scénario. C'est vrai: il n'y a pas franchement ici de grande surprise. Si je qualifie alors l'histoire racontée de positive, si je dis qu'elle fait du bien, je suggère franchement tout ce que je n'ai pas dit plus haut. Ce serait occulter ce que vous montre les photos: le long-métrage n'apporte pas uniquement le rire - ou bien même le sourire. Il offre aussi l'émotion, la délicatesse d'une histoire simple et qui, d'un coup de baguette magique, peut parvenir à nous évader au milieu d'un quotidien exagérément grisâtre. C'est à mon sens la grande réussite du projet de Michel Hazanavicius: montrer la vie en couleurs alors qu'à l'écran, il n'y a que du noir, du blanc et du gris. Et pour ça, je dis chapeau !

Comparer ce film avec les muets d'époque ? La démarche me paraît vaine. Elle est également difficile pour moi qui dois avouer un déficit de références historiques en la matière. J'ai lu aussi que les oeuvres muettes des années 20 et 30 étaient souvent bien plus complexes malgré l'absence de paroles. J'ai envie de dire: et alors ? The artist est sans doute un hommage au cinéma de cette époque, mais c'est aussi, je crois, un hommage au cinéma tout court. Un réalisateur s'est pris au jeu de raconter une (belle) histoire avec d'autres moyens que le dernier cri de la technologie: je trouve cette démarche admirable. Le résultat n'est peut-être pas parfait, il y a même probablement une kyrielle d'autres longs-métrages bien plus aboutis que celui-là, mais là encore, je dirais: et alors ? J'ai, moi, apprécié un vrai bon moment devant cette histoire d'amour. La technique adoptée ne m'a pas semblé un gadget: elle m'a procuré un surcroît d'émotion. En couleurs et avec des paroles, je suis pratiquement sûr que le film m'aurait paru moins beau, moins puissant. Là, j'ai trouvé le plaisir pris par les acteurs communicatif. Un petit mot sur eux avant de conclure: pour ne parler que des deux principaux, je dirais que Jean Dujardin s'en donne à coeur joie dans un rôle de cabot sentimental qui lui va à merveille et que Bérénice Béjo pétille tellement qu'elle s'accroche à nos mirettes de manière irrésistible. Maintenant, je préfère me taire, avant d'avoir tout dit. Il reste quelques petites surprises: je vous laisse le bonheur de les découvrir.

The artist
Film français de Michel Hazanavicius (2011)
C'est fou: même Les lumières de la ville du grand Charles Chaplin n'est pas sur ce blog. Dans ma page dédiée au cinéma muet, il n'y a pour l'heure de la place que pour Tabou. Impossible, vous disais-je, de comparer: j'ai juste l'impression, de par ma minuscule expérience en la matière, que les vieux films sans parole étaient généralement plus axés sur le mélodrame. Laissez-moi en voir d'autres, histoire d'en reparler un peu plus sciemment. Et voyez celui-là en attendant !

mercredi 2 novembre 2011

En attendant les chats

Une chronique de Martin

Voilà quelques jours, par l'intermédiaire d'un officiel de la fondation écologiste Prince Albert II de Monaco, j'ai entendu parler d'un film intéressant, Félins, attendu sur les écrans français en février prochain. Ce documentaire animalier vient tout juste d'être présenté en principauté. Doté parait-il d'images fabuleuses, il suit le parcours de vie de deux familles animales, des jaguars et des lions. Le titre original les désigne comme African cats - d'où celui de la chronique. C'est ma foi bien possible que j'aille à mon tour voir le film cet hiver.

Si je crains les conséquences de l'idée d'avoir identifié les animaux par des prénoms, je suis attiré par le fait que c'est la fondation Prince Albert II qui m'avait fait connaître Océans. Je crois pouvoir dire que l'approche n'est pas la même, de fait. Cela dit, si les images de cette nouvelle production parviennent à être au moins aussi belles que celles de sa devancière, on devrait en prendre plein les mirettes. C'est ce que je recherche, avec donc l'espoir que le "doc" sera diffusé dans de bonnes conditions. Réponse, donc, d'ici un gros trimestre.