mardi 10 août 2010

La traque

Aujourd'hui, un film que je pensais voir au cinéma et que j'ai finalement loupé, le rattrapant en DVD quelques mois plus tard. Désormais, que dire de Public enemies ? D'abord que, s'il m'a attiré, c'est par un casting trois étoiles: aux côtés d'un Johnny Depp toujours au top et de notre Marion Cotillard nationale, on retrouve notamment un acteur que je connais moins bien mais qui commence à avoir lui aussi sa petite notoriété, j'ai nommé Christian Bale. La période choisie pour l'intrigue, elle, a déjà été de très nombreuses fois source de scénarios: il s'agit des années 20-30, époque où la guerre des gangs régnait aux Etats-Unis. La spécialité de John Dillinger, personnage réel ici ressuscité sur écran ? Non pas le trafic d'alcool, mais le braquage de banques, avec armes mais sans violence inutile. De quoi, d'après lui, rester maître de son destin. Voilà pour la théorie.

Une chose qui marque aussitôt les esprits, dans Public enemies, c'est la minutie de la reconstitution opérée par le réalisateur, spécialiste du genre, Michael Mann. L'Américain s'est fait connaître pour ses films d'action, mais l'amateur de productions en costumes que je suis ne peut manquer d'apprécier le travail mené ici en termes historiques. Sans être à vrai dire un connaisseur érudit, j'ai trouvé ça particulièrement réaliste et beau, tout simplement. Le métrage marche très fort d'emblée, grâce à cet aspect strictement technique. C'est d'autant plus flagrant que le cinéaste a fait le choix de tourner en numérique, ce qui n'est pas vraiment raccord avec ce qu'il a voulu montrer. Pourtant, et alors même que j'aime surtout les images cinéma un peu grainées, ça ne m'a jamais dérangé. Plutôt révélateur.

Si je suis aussi facilement entré dans le jeu, je crois que c'est aussi grâce aux interprètes. Je vous ai cité les trois principaux et j'aurais également pu évoquer les rôles secondaires, tous plutôt bien campés. Revenons une minute sur la star numéro 1. Johnny Depp m'a une fois encore scotché: bête traquée d'une expressivité parfaite, il est exactement dans le ton de son personnage, sûr de lui et malgré tout faillible, à cause des femmes notamment. Le duo à forte valeur glamour qu'il forme avec Marion Cotillard est me semble-t-il l'argument principal à retenir pour la promotion du film. Sans être mauvais, bien au contraire, le reste est à vrai dire plus convenu. Public enemies est un spectacle efficace, sans émotions démesurées, mais pas sans âme pour autant. Un bon compagnon pour une soirée DVD anti-prise de tête. L'aspect biopic renforce l'intérêt de la chose. Entre les coups de feu, un équilibre plaisant.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

J'ai vu Public Ennemies il y a quelques temps déjà. Je suis toujours très intéressée des films de Michael Mann, grand réalisateur s'il en est et amateur de belles photographies dans ses films (Heat : De Niro en costume devant sa grande baie vitrée.... Colin Farell et Gong Li et plein sensua-dance dans Miami Vice, etc....). Johnny Depp est un énième acteur à avoir su se fondre dans son univers. Il est, comme dans beaucoup de ses rôles, impeccable, habité. Christian Bale offre aussi une belle prestation, même si, comme malheureusement d'autres acteurs connus, sa "marque" est perceptible d'un personnage à l'autre (il est à mon sens bien moins "caméléon qu'un Depp ou qu'un Pitt).
Le film est pas mal du tout, concrêt, soigné...il y a peut-être quelques longueurs mais difficile d'en tenir rigueur à MM... Je note perso une mention bémol à Marion Cotillard que je ne supporte dans aucun de ses rôles Hollywoodien. Que ce soit, Ici, dans Nine ou dans Inception, la voilà éternellement avec sa coupe de cheveux "vieille France" à bouclette, sa moue "frenchie" et son éternelle posture de femme fragile, malmenée puis abandonnée.... insupportable !
Note de marge : Baby Face Nelson, braqueur de cette époque, bien moins poupin et quasi inoffensif qu'il n'était présenté dans O'Brother des frères Cohen (smile)