jeudi 17 juin 2010

Si différents, si semblables

Je ne suis pas branché people habituellement, mais je ne peux pas m'empêcher de me poser une question: L'homme de chevet aurait-il le même impact si les deux acteurs principaux ne formaient pas également un couple à la ville ? Il me sera permis d'en douter. Adaptée d'un roman d'Eric Holder, cette toute première réalisation signée Alain Monne est un film honnête, sans plus. L'histoire repose donc sur un duo: une femme tétraplégique - Sophie Marceau - embauche un aide soignant - Christophe Lambert - et lui mène la vie dure du haut de ses (grandes) exigences. Il faut dire que l'homme a de sérieux ennuis avec l'alcool et qu'il traîne derrière lui le boulet d'une carrière de boxeur raté. L'action se déroule en Colombie, juste de quoi ajouter un soupçon d'exotisme à une intrigue assez classique.

Je l'ai suggéré et je le dis plus franchement: malgré son titre un peu vulgaire, L'homme de chevet n'est pas un mauvais film. Je suppose même qu'il a suffisamment d'arguments dramatiques pour intéresser, voire émouvoir, certain(e)s d'entre vous. Personnellement, je l'ai simplement trouvé un peu statique, sans mauvais jeu de mot. Sincèrement, les enjeux sont vite identifiés et les rebondissements quasiment inexistants. Même quand Léo-Christophe Lambert développe une relation ambiguë avec une femme qui n'est pas (plus ?) Muriel-Sophie Marceau, retrouvant par là le souvenir oublié de son passé sur les rings, l'écart est de courte durée et tout revient très vite sur un sentier bien balisé. Je n'ai pas lu le livre, mais il m'a semblé que tout cela était, malgré de bons passages, plutôt convenu.

Généralement, quand une intrigue ne décolle pas, j'écarte l'aspect réalisation et concentre mon analyse sur les acteurs. Logique, non ? Premier constat ici: toujours jolie femme, Sophie Marceau m'a paru un peu fade - et ce n'est pas la première fois, d'ailleurs. Je peux admettre que jouer une femme handicapée n'est pas évident, mais, sans savoir comment, je me suis dit très souvent qu'il y avait mieux à faire d'un tel personnage. Simple comparaison: Christophe Lambert s'en sort nettement mieux, assez crédible dans les scènes d'alcoolisme et plutôt inspiré pour jouer ce rôle casse-gueule. Il est dommage que la mise en scène ne soit pas parvenue à insister davantage sur le thème "si différents, si semblables": c'est sans doute le sujet-clé du scénario. Les seconds rôles ? Un bon point. Margarita Rosa de Francisco et Linnett Hernandez Valdes s'en sortent avec les honneurs, mais restent trop peu présentes pour sortir L'homme de chevet du banal. Ce qui restera au final ? Une fenêtre entrouverte sur la Colombie et une certaine déception. Tant pis...

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