vendredi 29 janvier 2010

La rétro 2009, épisode 2

Bien ! Avant de tourner la page de 2009, je vous propose aujourd'hui de découvrir mon classement préférentiel des films vus au cinéma l'année dernière. Je répète qu'il y a là une subjectivité assumée, mais que je reste également 100% ouvert à tous les commentaires. Habitué de quelques autres blogs consacrés au 7ème art, j'y ai vu fleurir ces dernières semaines bon nombre de palmarès de ce genre. Certains trouveront ma hiérarchie originale, d'autres la jugeront certainement absurde, et d'autres encore la prendront juste pour ce qu'elle est: un avis parmi d'autres. Je n'en demande pas davantage. En somme, c'est aussi à vous de lire et, éventuellement, de juger.

1. L'étrange histoire de Benjamin Button / David Fincher / 2008
Vu le 27 février, chroniqué le 10 mars.
Ne l'ayant pas revu depuis, je ne présage pas de son vieillissement. Ma seule certitude actuelle serait de dire que je suis sorti du cinéma ému par cette histoire d'amour hors du temps. Le projet de Fincher était ambitieux: il fallait oser transformer une très courte nouvelle en grande fresque hollywoodienne. Pour moi, c'est une belle réussite. D'aucuns écriront des lignes et des lignes sur les nouveaux effets spéciaux qui permettent aux comédiens de paraître plus vieux ou plus jeunes. Pour moi, c'est loin d'être l'essentiel: cela sert l'histoire, bien entendu, mais, à mon sens, la force du récit est bien davantage dans l'émotion que dans la technique. Et puis, il y a Cate Blanchett...

2. L'échange / Clint Eastwood / 2008
Vu le 4 janvier, chroniqué le 17.
C'est le tout premier film que j'ai vu l'année dernière ! Je suis franchement ravi d'avoir ouvert le millésime avec Eastwood et même si, ici, le vieux réalisateur reste derrière la caméra. J'entends aussi les traditionnels ronchons qui répètent à n'en plus finir que ses films sont trop académiques. Ce n'est certes pas une contre-vérité, mais j'ai toujours envie de leur dire: et alors ? N'est-ce pas justement là que réside leur première qualité ? Sans crier au génie, je dis clairement qu'on tient là un grand moment de cinéma. D'une part parce que la reconstitution de l'Amérique des années 30 est parfaite, d'autre part parce qu'un scénario complexe et touchant s'y déroule sans réel temps mort. Autre atout: dans un rôle pas forcément facile pour le sex symbol qu'elle est aussi, Angelina Jolie s'en sort merveilleusement. Oui, moi, j'adhère, et plutôt deux fois qu'une !

3. Looking for Eric / Ken Loach / 2009
Vu le 7 juin, chroniqué le 7 juillet.
S'il faut juger un film selon la surprise qu'il procure, je crois pouvoir affirmer sans rougir que j'ai bien classé celui-là. Le prolifique Loach mérite en effet (une fois de plus) de tutoyer les sommets. L'étonnement est venu ici qu'avant d'entendre parler et d'aller voir son dernier long métrage, je ne l'aurais pas imaginé capable d'offrir une oeuvre aussi tendrement drôle. Le Britannique nous avait habitués aux drames poisseux. Là, c'est simple: tout rayonne. Le fait qu'après coup, j'ai eu l'impression d'aimer le foot et les Anglais prouve bien qu'on tient là le feel-good movie de l'année ! Je dis merci à Eric Cantona, qui en a soufflé l'idée de départ.

4. The wrestler / Darren Aronofsky / 2008
Vu le 8 mars, chroniqué le 20.
Vous en voulez, du drame poisseux ? En voilà ! Pas question pour moi de sortir alors ce film de mon classement, bien au contraire. Franchement, mon premier Aronofsky a été une sacrée claque ! Dans un rôle-titre dont beaucoup ont dit qu'il avait forcément été écrit pour lui, Mickey Rourke est somptueux. C'est bien l'atout numéro 1 d'un métrage qui vous prend immédiatement aux tripes et ne lâche plus jusqu'au générique final. Pour ma part, l'effet de cette histoire a même été plus durable, sans doute parce que le parcours du héros est ici sinusoïdal: sombre, semblant conduire vers la rédemption, et à nouveau sombre. Comme moi, les plus optimistes d'entre vous jugeront la fin assez ouverte pour garder un très vague espoir. Sachez-le: si tant est qu'elle existe, cette pensée reste très ténue. Qu'importe ! C'est du grand cinéma, malgré tout.

5. Amorosa Soledad / Victoria Galardi et Martin Carranza / 2009
Vu le 12 septembre, chroniqué le 23.
J'ai fait le compte: l'an passé, j'ai notamment vu 48 films américains et 40 français. S'il faut qualifier d'exotique les oeuvres venues d'autres pays, alors peut-être que ce long métrage peut et doit entrer dans cette catégorie. Je ne saurais expliquer pourquoi, mais je suis immédiatement tombé sous le charme, avant même la projection ! Oui, il y a quelque chose qui m'attirait, qui m'aimantait, un peu comme peuvent le faire les jolis yeux d'Ines Efron, l'actrice principale de cette histoire nostalgico-romantique. Non, il n'y a vraiment rien de cul-cul dans cette évocation d'un amour naissant et difficilement partagé. L'Argentine nous a envoyé une bulle de subtile tendresse. Soit, ce n'est pas toujours drôle, mais ça se termine sur un sourire. Et sincèrement, ça fait beaucoup de bien !

6. Max et les Maximonstres / Spike Jonze / 2009
Vu le 20 décembre, chroniqué le 13 janvier (cette année !)
Là, même chose: ce film m'a immédiatement tapé dans l'oeil. Dès que j'en ai entendu parler, j'ai eu envie de le voir. Pas question d'attendre la sortie du DVD: j'avais besoin d'un grand écran ! Au final, je ne peux pas exactement parler de surprise. Le réalisateur ne m'a pas dérouté: je n'avais jamais rien vu de lui avant et n'avais donc aucune base pour de possibles comparaisons. Et puis, et ça, c'est très chouette, j'ai pris le plaisir attendu à découvrir cette histoire d'enfant qui s'invente des histoires. Le film est en fait beaucoup plus adulte qu'il n'y paraît, ce qui est franchement une bonne chose. Chacun y verra ce qu'il a envie d'y voir. Moi, c'était une certaine idée de la poésie. Il y a là quelque chose de très frais et nouveau.

7. A l'origine / Xavier Giannoli / 2009
Vu le 8 décembre, chroniqué le 6 janvier (2010, bien sûr !)
Le cinéma français à son meilleur ! Sauf à considérer rationnelle l'histoire d'un type qui relance frauduleusement un chantier autoroutier, il me paraît bien difficile de trouver le scénario banal. Ensuite, quand on apprend qu'il s'agit d'une histoire vraie, on est encore plus dérouté ! Le plus beau dans tout ça, c'est que, franchement, cette énorme escroquerie passe bien comme une lettre à la Poste. Oui, oui, on y croit aussi ! C'est sans aucun doute aussi aux acteurs qu'on le doit. Emmanuelle Devos et François Cluzet semblent au sommet de leur art en chefs de file. Pas question d'oublier pour autant les deux p'tits jeunes, Stéphanie Sokolinski alias Soko et Vincent Rottiers. Quelques maladresses ici et là, OK. Mais, dans l'ensemble, un film tout à fait admirable.

8. L'armée du crime / Robert Guédiguian / 2009
Vu le 11 octobre, chroniqué le 21.
Pour moi, l'un des films les plus mésestimés de l'année, peut-être bien parce qu'il est sorti en face d'un Tarantino abordant (différemment) la même époque. J'ai trouvé que la critique professionnelle avait la dent dure à son égard, reprochant là encore au réalisateur son académisme, alors même qu'il me semble pourtant tout à fait indiqué. Bref. C'est certes beaucoup plus historico-militant que fantasmagorico-divertissant, mais, pour moi, c'est également et surtout du bon cinéma. Difficile de ne pas ressentir les états d'âme de Missak Manouchian, poète résistant, d'autant que Simon Abkarian lui prête ses traits et prouve une fois de plus qu'il est un acteur formidable. Le reste de la distribution n'est pas mal non plus.

9. Slumdog millionaire / Danny Boyle / 2008
Vu le 1er février, chroniqué le 8.
Un aveu, d'abord: dans quelque temps, je reverrai sûrement ce film avec plaisir mais, pour l'heure, il vieillit assez mal dans ma tête. J'ai même franchement hésité à l'intégrer à ce classement. C'est d'autant plus curieux que, le jour où je suis allé le voir, il m'a transporté. Là, je me souviens surtout de quelques très belles images et de plans originaux, notamment autour de gamins courant dans les bidonvilles. Le gros de l'intrigue reste également ancré dans ma mémoire, mais sans émotion particulière. Allez, je vais la laisser revenir doucement. Juste après être restée un peu de côté.

10. Gran Torino / Clint Eastwood / 2008
Vu le 1er mars, chroniqué le 16.
Phénomène inverse: compte tenu du réalisateur, c'est curieux, mais ce film a sauvé sa place au classement in extremis. Je n'écarte cependant pas l'idée qu'il puisse grimper dans la hiérarchie d'un top 2009 réfléchi avec quelques années de recul. En fait, je suis d'abord allé le voir comme le dernier long métrage avec Eastwood dans le rôle principal. C'est probablement ce qui m'a empêché d'entrer pleinement dans l'histoire du personnage. Je pense donc que je le reverrai d'ici quelque temps. La preuve, j'ai déjà acheté le DVD. L'intrigue me sera alors sans doute plus accessible et, du coup, plus agréable.

"Bonus" 1: Un homme et son chien / Francis Huster / 2009
Vu le 25 janvier, chroniqué le 6 février.
Là, ça passe ou ça casse. Je crois qu'on peut facilement aimer le film ou, au contraire, le détester radicalement. A priori, tout le monde s'accorde à dire que c'est, sinon le dernier, l'un des derniers rôles offerts à Belmondo. Il est indéniable que les années et la maladie ont pesé lourd sur ce pauvre Jean-Paul. D'aucuns considéreront donc l'oeuvre comme une veillée mortuaire de mauvais goût, puisque malgré tout anticipée. Au risque de passer pour un paltoquet irrespectueux, j'assume le fait de penser le contraire, et de voir donc dans cette histoire un très bel hommage à une très grande vedette du cinéma français. Et tant pis si Huster manque encore une fois d'une certaine retenue ! Bébel mérite bien un peu d'emphase, juste assez pour finir comme Cyrano: en ayant gardé son panache.

"Bonus" 2: Le concert / Radu Mihaileanu / 2009
Vu le 15 novembre, chroniqué le 25.
Ouf ! Mon deuxième coup de coeur s'est imposé d'extrême justesse devant un Miyazaki. J'ai fini par le retenir en considérant simplement la toute première impression à la sortie de la salle: là, j'étais bien dans mes baskets, m'étant senti concerné par ce film, sans penser qu'il s'adressait quand même plutôt à un autre public. Je crois avoir compris que le long métrage a eu bien plus de succès que les réseaux de distribution du cinéma français ne l'avaient envisagé. Et je dis que c'est tant mieux ! Ce n'est certainement pas indispensable d'être allé le voir pour avoir réussi sa vie, mais ce serait également assez dommage de le laisser de côté sur ce seul prétexte. Cette histoire s'appuie sur un des sentiments que j'aime le plus: l'humour tendre. OK, le scénario n'est pas parfait, mais il donne le sourire. J'affirme haut et fort qu'en ces temps incertains, ce n'est déjà pas si mal !

lundi 25 janvier 2010

La rétro 2009, épisode 1

Cette fois, ça y est: j'ai chroniqué tous les films que j'ai vus ou revus l'année dernière. Il y en a 106 au total, dont seulement 14 "rediffusions". Avant de vous présenter les premiers films visionnés pour le début de cette nouvelle décennie, je souhaite revenir en arrière et faire un bilan. La période s'y prête, je trouve. Ce bilan, comme le titre de la chronique d'aujourd'hui vous a déjà permis de l'imaginer, je le dresserai en deux temps. Avant d'évoquer quelques-uns des longs métrages appréciés en salles, je commence aujourd'hui avec ceux que j'ai découverts sur d'autres supports - et généralement sur ma platine DVD. En fait, il s'agit de recenser encore une fois ceux qui m'ont le plus marqué, par ordre de préférence. Subjectivité assumée et, bien sûr, liste ouverte aux commentaires.

1. Lettres d'Iwo Jima / Clint Eastwood / 2006
Vu le 4 mai, chroniqué le 22.
Ceux d'entre vous qui sont habitués à me lire ne seront pas surpris de voir le réalisateur américain en tête de ma liste. J'ajouterai que, dans la filmographie de son auteur, ce film a pour moi une place particulière. J'y vois une main tendue vers l'autre. J'admire ce culot dont Eastwood a fait preuve en s'intéressant aux combattants japonais de la guerre du Pacifique et en tournant dans la langue asiatique. Il y a là beaucoup plus qu'un simple film de guerre.

2. Still walking / Hirokazu Kore-eda / 2009
Vu le 22 novembre, chroniqué le 30.
Le Japon toujours, mais contemporain cette fois, et en partant désormais à la découverte d'un cinéaste dont j'ignorais absolument tout jusqu'au moment où j'ai vu ce film. Cette histoire d'une famille réunie autour d'un deuil a quelque chose d'universel: chacun de nous pourra sans doute y retrouver quelque chose de lui et des siens. Dans le traitement, en revanche, le raffinement asiatique joue pleinement son rôle: on est saisi par l'émotion. Au final, les images sont tellement naturelles et simples qu'on se sent comme chez soi. Immergé dans l'histoire, j'en suis sorti lentement et très touché.

3. L'assassinat de Jesse James... / Andrew Dominik / 2007
Vu le 17 mai, chroniqué le 1er juin.
La preuve par l'exemple que le western n'est pas un genre éteint. Objectivement, ce film ne ressemble certes pas à un classique hollywoodien des années 1950-60. J'ai envie de dire que c'est mieux ainsi: il n'en est finalement que plus intéressant. Avec une approche plus contemplative et un héros aussi désabusé qu'ambigu, Dominik signe là une oeuvre remarquable. Brad Pitt, lui, continue de prouver qu'il n'est pas qu'un beau gosse, mais l'un des tout meilleurs acteurs de sa génération. L'un des plus éclectiques, aussi. Brillant !

4. Du rififi chez les hommes / Jules Dassin / 1955
Vu le 21 juin, chroniqué le 19 juillet.
C'est un peu le hasard qui m'a permis de découvrir cette perle. Avant de l'emprunter à la Fnac pour en faire une chronique dans le journal qui m'emploie, je n'en avais jamais entendu parler. J'ai du coup également découvert un cinéaste: Jules Dassin, père de Joe. Un coup de bol, un vrai, tant l'oeuvre ici proposée est admirable de maîtrise cinématographique. Dans le genre "série noire à l'ancienne", c'est sans doute l'une des plus belles pièces que j'ai vues. Un travail d'orfèvre, encore rehaussé par le génie d'une scène de braquage d'une grosse vingtaine de minutes, entièrement sans dialogues.

5. Le train sifflera trois fois / Fred Zinneman / 1952
Vu le 21 août, chroniqué le 10 septembre.
Quand le générique final est arrivé, je me suis demandé si j'avais déjà vu ce classique. Je le pensais, mais je n'en suis plus sûr. Conséquence, le doute lui profitant, j'ai décidé de l'intégrer directement dans mon classement, car il est patent qu'il mérite bien d'être distingué. Tourné en noir et blanc en pleine période Technicolor, ce western n'en est pas moins d'une modernité fascinante, notamment en ce qu'il déroule son scénario pratiquement en temps réel. Remarquable aussi, cette idée d'un shérif contraint d'affronter, seul et le jour de ses noces, le danger qui menace toute une communauté. Gary Cooper et Grace Kelly forment un couple relativement classique, lui, mais néanmoins inoubliable.

6. Les parapluies de Cherbourg / Jacques Demy / 1964
Vu le 24 mai, chroniqué le 7 juin.
Palme d'or du festival de Cannes, cette histoire a fait connaître l'auteur dans le monde entier. Il est difficile d'en parler de manière particulièrement originale. Je dirai donc simplement qu'elle m'a bouleversé, moi aussi. Ces amoureux séparés par la guerre d'Algérie laissent en mon esprit une empreinte durable, sinon indélébile. Avant de lancer le film sur ma platine DVD, je craignais de le trouver vieillot, voire un peu ridicule, avec ses dialogues "en chanté". C'est tout le contraire qui s'est produit: l'ensemble m'a marqué. Vraiment et profondément. Je ne peux que me réjouir de pouvoir encore découvrir quelques-unes des oeuvres du même réalisateur.

7. Man on the moon / Milos Forman / 1999
Vu le 28 novembre, chroniqué le 6 décembre.
Parfois, la découverte d'un film tient à peu de choses. Ici, c'est d'abord un titre, juste un titre, qui m'a intéressé au long métrage. Aucun regret à avoir, au contraire: je détiens désormais une preuve supplémentaire du génie de Forman pour montrer... celui des autres. Il faut dire que le personnage d'Andy Kaufman, humoriste américain totalement décalé, promettait un film assez dingue. Le risque était aussi qu'une telle exubérance ne soit pas reproductible. Hé bien si ! Pour l'original comme pour la copie jouée par Jim Carrey, on touche deux fois au grand art. Et ce dès le générique initial !

8. Fargo / Joel et Ethan Coen / 1996
Vu le 12 avril, chroniqué... le jour même !
Les frangins Coen sont décidément capables de tout. Il me semble toutefois y avoir aussi quelques constances dans leurs créations, parmi lesquelles une dose de cynisme vis-à-vis de l'Amérique profonde. C'est particulièrement patent ici: quelques millimètres seulement sous le vernis d'une histoire policière peu banale figure une description au vitriol d'un groupe de rednecks de très haut vol. Seul le personnage de la femme flic semble échapper à la médiocrité. On rit beaucoup, objectivement, mais avec les dents qui grincent. Tout est bon: le fond est purement dantesque, la forme (images, son et ambiance générale) presque parfaite.

9. Dans la vallée d'Elah / Paul Haggis / 2007
Vu aux alentours du 15 février, chroniqué le 22.
Les Américains m'impressionnent toujours pour leur capacité à aller de l'avant et à tourner rapidement les pages de leur histoire contemporaine. Ce film-là est, je crois, un bon exemple. Sans doute pas encore tout à fait remis du traumatisme causé par la guerre irakienne, les States nous envoient ce petit bijou sombre, qui s'intéresse au sort des parents restés au pays. Les images du conflit sont rares: ce n'est le sujet que par ricochet. Le résultat n'en est pas moins extrêmement poignant. Le trio d'acteurs, Tommy Lee Jones, Susan Sarandon et Charlize Theron, fait mouche. En plein coeur.

10. La grande course autour du monde / Blake Edwards / 1965
Vu le 22 juillet, chroniqué le 3 août.
Certainement le film qui m'a fait le plus rire cette année ! Je savais le duo Jack Lemmon-Tony Curtis potentiellement irrésistible. Nouvelle démonstration ici, avec en prime une Natalie Wood absolument géniale dans le rôle de la suffragette de service. Vraiment du grand comique, basé sur une improbable compétition automobile. Le réalisme est resté au vestiaire, mais c'est très bien. Un moment de pure loufoquerie, comme on aimerait en voir plus souvent. Je ne citerai personne, mais quelques-uns des réalisateurs contemporains ont sans doute des leçons à prendre...

"Bonus" 1: Pierrot le fou / Jean-Luc Godard / 1965
Vu le 13 décembre, chroniqué le 8 janvier (cette année !).
C'est dur de ne retenir que dix films, surtout parmi 81 au total ! J'ai donc choisi de décerner deux coups de coeur, le premier pour ce film emblématique de la Nouvelle Vague. C'est un fait: la première vision de cette oeuvre pour le moins atypique m'a laissé surpris et séduit, dans l'attente de découvrir (vite ?) un autre extrait de la filmographie de Godard. Il y a là une manière de filmer tout à fait originale, nouvelle à l'évidence, et qui sublime une histoire d'amour paradoxalement assez classique. Dans un rôle du genre casse-gueule de par le style de l'auteur, le jeune Jean-Paul Belmondo est particulièrement convaincant. Même chose pour Anna Karina, épouse du réalisateur, dans le premier rôle féminin. Je retiens également une apparition pour le moins incongrue du regretté Raymond Devos.

"Bonus" 2: Duplicity / Tony Gilroy / 2009
Vu le 2 novembre, chroniqué le 20.
Julia Roberts et Clive Owen, d'accord: d'un tel duo d'acteurs, et pour un deuxième coup de coeur, vous pourriez attendre une production glamour. Et pan ! Erreur ! Ou plutôt, vous voilà sur la touche: le film est bien plus qu'une énième comédie romantique anglo-saxonne. Réussite d'un réalisateur particulièrement malin, et que j'ai du coup décidé de suivre un peu, le scénario nous emmène vers le labyrinthe d'une histoire d'espionnage industriel aussi drolatique que corsée. Finalement, tel est pris qui croyait prendre: c'est peut-être la morale du long métrage. Avec un ultime retournement de situation, comme on les aime, dans les toutes dernières secondes avant le générique final. Inattendu, mais remarquable sur toute la ligne !

samedi 23 janvier 2010

L'idiot magnifique

Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais la télé a été généreuse en grands films, pendant les fêtes de Noël. Moi qui privilégie plutôt le cinéma et le DVD, j'en ai très légèrement profité. J'aurais même pu le faire davantage, mais bon... j'avais également d'autres envies. Il y en a certaines auxquelles je n'ai pas résisté, comme par exemple celle de revoir Forrest Gump, film que j'avais en son temps découvert en salles. J'ai peine à croire que cela fera déjà seize ans cette année ! Résumons l'intrigue pour ceux qui n'ont pas suivi: alors qu'il attend le bus, un simple d'esprit commence à raconter sa vie aux gens qui passent. Une destinée qui se déroule sur une trentaine d'années et alimente un peu plus de deux heures de pellicule.

Le film de Robert Zemeckis a récolté six Oscars, et notamment celui du meilleur long métrage, celui du meilleur réalisateur et également celui du meilleur acteur. Il faut avouer que Tom Hanks est excellent dans ce rôle et c'est très certainement le premier de ceux que j'aime chez ce comédien très souvent brillant. L'intérêt de Forrest Gump n'est cependant pas seulement dans la prestation de son protagoniste principal: regarder le film, c'est parcourir trente années de l'histoire de l'Amérique contemporaine. En dehors du fait que le personnage est finalement très touchant, c'est certainement ce qui explique parfaitement que ses aventures aient rencontré autant de succès. D'ailleurs, élément admirable, le garçon ne participe pas seulement aux plus grandes heures de son pays: parfois, et même s'il n'en prend véritablement pas la mesure, il les écrit. Tout simplement !

Sur le plan technique, le film a également fait parler de lui. L'image ci-dessus vous prouve que Tom Hanks a été (plusieurs fois) incrusté dans des images d'archives, pour un résultat assez saisissant. Le film n'a pas volé son Oscar des meilleurs effets visuels, et ce même si, leur tour venu, d'autres productions ont su montrer des images autrement plus impressionnantes depuis. Outre l'intrigue elle-même, et plus que le visuel, c'est la musique, je crois, qui me plait le plus dans Forrest Gump. Tout au long du long métrage, il est en effet possible d'entendre quelques-uns des plus grands standards produits par le pop-folk-rock américain. Je ne pouvais pas vraiment l'imaginer à l'avance, mais je le confirme en conclusion: j'ai de nouveau pris beaucoup de plaisir devant cette grosse production made in USA.

mercredi 20 janvier 2010

Raté pour le repos

Ce blog le montre: même quand je vais au cinéma, je ne choisis pas toujours les films pour la complexité de leur scénario. Il y a des jours où, tout au contraire, j'ai vraiment envie de passer deux heures devant une histoire simplissime, parfois d'ailleurs aussi vite vue qu'oubliée, dans l'optique certes très banale de me "vider la tête". D'une certaine façon, c'est même cette qualité que j'apprécie particulièrement avec le septième art: pouvoir zapper, passer rapidement d'une oeuvre incitant aux plus hautes des réflexions possibles à une proposition de détente beaucoup plus terre-à-terre. Mon plaisir naît bel et bien de cette diversité et, le 30 décembre dernier, pour ce qui aura été ma dernière sortie cinéma de l'année 2009, j'ai retenu l'option la plus évidente, avec un film aux enjeux très basiques: RTT. J'ignore combien de Français se seront déplacés, comme moi, pour découvrir cette petite histoire, mais j'imagine aisément que certains n'auront rien perdu en attendant la sortie DVD pour lui donner sa chance, ou même en allant leur propre chemin sans s'y arrêter. Moi, j'avais envie d'une histoire sympa et apportant un plaisir immédiat: c'est exactement ce que j'ai trouvé avec le film de Frédéric Berthe, et aussi grâce au duo vedette que constituent ici les très bankables Kad Mérad et Mélanie Doutey. C'est vrai: eux aussi ne se fatiguent pas beaucoup dans ces rôles paresseux. Je l'admets. Cela dit, ils font malgré tout leur travail de manière honnête.

D'abord, donc, il y a la jolie Mélanie Doutey, ou Emilie dans le film. Employée d'un musée parisien, la belle y dérobe astucieusement, grâce notamment au concours de petits chats, un tableau d'art contemporain d'une valeur immense. Son objectif est ensuite d'aller le livrer à un richissime collectionneur de Floride. Son forfait parfaitement accompli, il lui faut donc s'envoler vers les Etats-Unis et, dès lors, trouver une "mule" pour éviter que la douane ne repère la toile. Vous l'aurez compris: ce rôle, la demoiselle va le donner subrepticement à Kad Mérad, alias Arthur, brave type tout juste plaqué par sa petite amie et qui prend lui aussi l'avion pour tenter d'empêcher son mariage avec un autre. Pourquoi RTT, dites-vous ? Tout simplement parce que c'est ce type de congés que comptait prendre l'infortuné Arthur, le matin même de sa déconvenue conjugale. Emilie, elle, est d'abord à mille lieues d'imaginer qu'elle a parié sur un mauvais cheval et que, bien vite, elle aura les polices, française et américaine, aux trousses. Allez, juste un petit mot supplémentaire sur l'intrigue: la jeune femme se retrouve ensuite menottée... avec son complice de circonstance. Lequel n'arrive évidemment pas à comprendre ce qui lui arrive, ce qui met aussitôt du piment dans la situation et leur relation. Conséquence logique: d'éphémère et strictement utilitaire, cette dernière s'oriente illico vers autre chose. C'est à vous de voir quoi en regardant le film !

Je l'ai laissé entendre et l'explicite pour être franc: RTT n'est sûrement pas le film de l'année 2009, ni même celui de mon année 2009. Pour le défendre, Kad Mérad a indiqué qu'il s'agissait (je cite) d'une "comédie romantique et exotique comme on n'en avait plus vu depuis longtemps". Mouais. C'est beaucoup dire. Le scénario reste très simpliste, les tenants et aboutissants vite cernés, et finalement la conclusion ultra-prévisible. Pourtant, sincèrement, je vous dirai aussi que ce film ne mérite pas d'être descendu en flammes. Franchement, c'est un honnête divertissement, qui ne se vend pas pour ce qu'il n'est pas. Même dans les (superbes) plans de la Floride, il n'y a vraiment aucune esbroufe dans la réalisation, ni d'ailleurs dans l'interprétation d'aucun des acteurs. C'est juste un bon petit film pour la période de la fin de l'année, voilà ! Honnêtement, j'aime autant voir ce genre de choses qu'un nanar télé ou qu'une production à plus gros budget qui joue sur un aspect racoleur. N'allez pas chercher un message caché là-dedans: il n'y en a pas. L'ensemble permet juste de s'évader quelque temps de son quotidien. J'ai envie de dire que ce n'est déjà pas si mal. Si je m'écoutais, j'écrirais aussi que Mlle Doutey est ici très agréable à regarder, mais ça dépasserait le cadre de mes chroniques habituelles. Chers lecteurs, vous voilà renseignés: avec ce film, et si vous le regardez sans exigences démesurées, vous pouvez être sûrs de vivre un assez bon moment.

mardi 19 janvier 2010

Double dose de potion magique

Rebelote pour M6. Comme l'année dernière, la chaîne de télévision a de nouveau fait confiance à Astérix pour célébrer les fêtes de fin d'année. Sauf oubli de ma part, quatre des aventures en dessin animé du petit Gaulois ont été diffusées. Une même soirée, en fait celle de mon anniversaire, j'ai ainsi eu l'occasion de découvrir Astérix et la surprise de César et Astérix chez les Bretons. Il était possible, deux jours plus tard, d'enchaîner avec Les douze travaux d'Astérix et Astérix le Gaulois, mais je me suis dit que ça allait faire beaucoup. Deux épisodes pour le prix d'un: comme vous pourrez le vérifier en archives, ce sera déjà... deux fois plus qu'en 2008 !

Astérix et la surprise de César est le plus vieux des films que j'ai visionnés cette année. Il date de 1985 et reprend l'intrigue de deux des bandes dessinées. C'est donc un épisode hybride, aux dessins assez fidèles aux originaux, mais aux couleurs parfois un peu ternes. Le scénario repose sur l'idée que les Romains enlèvent la jolie Falbala et son prétendant. J'imagine que vous aurez tout de suite compris qu'il va y avoir du bourre-pif dans l'air. Particularité amusante: Astérix et Obélix se voient contraints d'intégrer les légions romaines pour retrouver leurs amis. C'est assez cocasse de les voir ainsi ensuite saboter les jeux du cirque de l'intérieur. Une originalité limitée, mais quelques bons gags malgré tout, dans l'esprit attendu.

Astérix chez les Bretons, lui, devrait encore un peu moins surprendre les fidèles. Sorti en 1986, c'est l'adaptation d'un album unique (et éponyme), opus qui a toujours figuré parmi mes préférés. Sachant que les irréductibles Gaulois viennent d'un petit village d'Armorique, on aura compris que les Bretons dont il est question sont grands et habitent l'autre côté de la Manche. En guerre ouverte contre l'envahisseur romain, Jolithorax et sa tribu ont besoin d'aide et c'est donc en terre pas-encore-anglaise que se déroule l'essentiel des bagarres. Enfin, quand il n'est pas l'heure de boire un peu d'eau chaude, n'est-il pas ? Le plaisir n'en est pas moindre, au contraire. Comme d'habitude, les clins d'oeil et anachronismes sont... légion ! Parmi les plus savoureux: une évasion de la haute tour de Londinium et un match de rugby antique entre provinces insulaires. En évitant les romaines patrouilles, je dis: c'est un réel morceau de chance !

dimanche 17 janvier 2010

Un critique amoureux

Sauf exception, dans la presse écrite, mes confrères journalistes sont des anonymes à signature. Comme chez les romanciers, rares sont ceux dont le visage est connu. Christian Authier, lui, manifeste des talents de plume dans les deux directions. Est-ce là ce qui m'a permis de trouver sa photo sur Internet ? Possible. C'est en tout cas parce qu'il écrit aussi des critiques de cinéma que j'ai eu envie, aujourd'hui, de vous parler de lui. Quelques-unes de ses chroniques viennent d'être compilées dans Deuxièmes séances, livre bleu paru aux éditions Stock. L'un de mes cadeaux de fin d'année - souffrez qu'au passage, j'en remercie mon papa. Je vous recommande vivement cet ouvrage: il est vraiment très simple et agréable à lire.

Quelques anecdotes donnent à l'ensemble un ton très personnel. Autour de la couverture, le message du bandeau amovible annonce d'emblée la couleur: "Si vous n'aimez pas le cinéma, allez vous faire foutre !". Un clin d'oeil à Godard, paraît-il - je pourrai le vérifier d'ici quelque temps. Alors, cinéphile érudit mais vulgaire, Authier ? Non ! Ce serait un contresens total que de le conclure. Ce grand amoureux du cinéma nous entraîne avec lui vers un groupe de réalisateurs connus et nous encourage à voir certains de leurs films, piochés parmi... les moins illustres. Je constate mes lacunes: je n'ai vu aucun des longs métrages ici recensés. Et c'est bien là que réside tout l'intérêt de l'exercice: maintenant, j'ai très envie d'en découvrir quelques-uns. Ah, quel plaisir par anticipation de lire des critiques qui ne sont pas ni des descentes en flamme, ni des résumés oiseux ! Un autre de ces petits bonheurs quotidiens qu'il est bon de partager.

vendredi 15 janvier 2010

Orphée revisité

Jacques Demy, épisode 4. Aujourd'hui, j'ai envie de vous présenter un quatrième film du réalisateur français, avec finalement d'autant plus de plaisir que ce n'est certainement pas le plus connu. Sorti courant 1985, Parking est en fait l'avant-dernier long métrage tourné par le cinéaste. Il met en scène Francis Huster, alors âgé de 38 ans, dans le rôle d'un chanteur de pop-rock baptisé Orphée. Un choix logique, car il s'agit d'une modernisation du mythe bien connu, avec la descente du héros aux enfers pour sauver Eurydice, cette femme qu'il aime, du courroux des divinités grecques des mondes souterrains, Hadès et Perséphone. La trame de l'histoire antique constitue en fait un fil conducteur, sa restitution dans le monde contemporain apportant un lot d'intéressantes originalités.

Conformément à mes habitudes, je vous laisserai les découvrir. D'après mes lectures d'après-film, Parking est souvent considéré comme une oeuvre mineure dans l'ensemble de la filmographie signée Demy. Le film n'est objectivement pas dépourvu de défauts et, comparé aux autres créations du même cinéaste que j'ai pu voir et chroniquées ici, il peut, c'est vrai, faire office de "maillon faible". L'une des failles vite identifiables tient au héros lui-même. J'avoue que je n'ai jamais réellement accroché avec Francis Huster, trouvant son jeu souvent outrancier: malheureusement, c'est à nouveau le cas cette fois. D'autres imperfections émaillent le film et en affaiblissent quelque peu le propos, parmi lesquelles la musique, souvent réussie chez Demy (merci à Michel Legrand !), mais plutôt médiocre ici.

Pourtant, oui, malgré ces deux vrais bémols, j'ai apprécié Parking. Je crois qu'il a le mérite d'illustrer le courage de son réalisateur, capable de confier son premier rôle féminin à une comédienne japonaise... incapable de parler français ! Son texte, Keiko Ito l'a donc appris par coeur, et je dois dire que c'est quasiment impossible de le remarquer sans le savoir a priori. Autre point à relever: il y a aussi quelques très belles idées dans la mise en scène, comme celle d'avoir confié le rôle d'Hadès à Jean Marais, 36 ans après qu'il a joué Orphée pour Jean Cocteau. N'oublions pas non plus la qualité indéniable de la photo, vraiment très représentative des années 80 dans les scènes "normales", mais encore plus inspirée, toute de noir, de blanc et de rouge, quand il s'agit de descendre aux enfers. Conclusion personnelle: pour toutes ces raisons, ce film méconnu mérite le coup d'oeil. Peut-être même une petite réhabilitation.

mercredi 13 janvier 2010

Etats d'âme enfantins

Sandrine, une amie à moi, estime que la magie du cinéma tient simplement au fait qu'il lui est facile d'exciter notre imagination grâce à un peu de lumière sur un écran blanc. C'est sans doute vrai qu'illusoire par nature, le septième art peut aussi s'avérer trompeur. Ainsi par exemple du film Max et les Maximonstres, sorti en fin d'année dernière. Devant les grosses boules de poils ou de plumes parsemant la bande-annonce, et cette image de petit garçon devenu roi d'une colonie d'improbables créatures, il aurait été des plus faciles de conclure à un énième film pour enfants. Or, ce n'est pas ça, mais plutôt un film SUR les enfants, voire sur l'enfance elle-même, avec ses joies, peurs, fantasmes et rêves plus ou moins réalisables, plus ou moins réalisés. Le héros est donc un tout jeune homme, Max, petit Américain lambda qui vit avec sa mère célibataire et sa soeur adolescente. Autant dire que ce monde ne lui convient pas et que, dans son costume de chat ou dans l'igloo qu'il a créé dans son jardin, Max cherche à s'évader d'un quotidien ordinaire, pour ne pas dire tristounet. Le début du film donne presque la chair de poule quand, au milieu des siens mais pourtant loin d'eux, l'enfant en furie saute sur le chien de la maisonnée, réclamant implicitement une attention qu'il ne trouve jamais vraiment. Dur, dur, mais ça lance le scénario.

En effet, après cette introduction somme toute classique, le film bascule. Il nous emmène vers autre chose, une aventure incroyable qui est à la fois totalement imprévisible pour tous ceux qui n'auraient rien vu du long métrage avant la projection, mais aussi très logique, un prolongement cohérent de ce qui était montré précédemment. Après une dispute avec sa mère, Max met les voiles, au sens figuré comme au sens propre. Il court dans les rues de la ville, se retrouve finalement sur un littoral, grimpe à bord d'un petit voilier et met cap vers le large. Max et les Maximonstres aborde alors ce qui est l'essentiel de son propos: l'arrivée du petit garçon sur une île mystérieuse et sa rencontre avec les créatures précitées. Au départ un peu effrayé, puis menacé d'être dévoré, Max s'en sort finalement par une habile manoeuvre et parvient à convaincre ses hôtes forcés qu'il est leur souverain. Incongru, dites-vous ? Je ne peux pas contester ce point de vue. Au contraire, je le partage. Le film part effectivement d'un point de départ assez insolite, pour ne pas dire déroutant. En clair, et je l'affirme avec d'autant moins d'hésitations que je l'ai constaté, voilà une histoire dans laquelle il faut entrer pour l'apprécier vraiment. Oublier ses références antérieures, accepter l'aspect totalement fantaisiste de cet univers, ce n'est pas forcément gagné d'avance. Je m'estime chanceux d'y être parvenu.

Les spécialistes vous diront que Spike Jonze, réalisateur américain dont je reparlerai très bientôt, s'est inspiré d'un livre illustré publié en 1963 par Maurice Sendak, Where the wild things are - là où sont les choses sauvages, ce qui est d'ailleurs aussi le titre du film en VO. Ce qui est très étonnant, c'est qu'en accaparant cette histoire franchement particulière, le cinéaste lui a donné une ampleur inédite. L'ouvrage originel est en effet beaucoup plus court, l'intrigue dès lors bien plus resserrée. Or, si je n'ai pas (encore ?) eu l'occasion d'apprécier l'oeuvre de départ, je peux dire sans rougir que j'ai vraiment aimé Max et les Maximonstres version cinéma. Il arrive parfois que, sur une trame d'abord familière, le septième art parvienne à nous transporter vers quelque chose de très imaginatif et, finalement, de totalement nouveau. C'est à mon avis le cas ici. Le "produit" qui est proposé ne ressemble à aucun autre de tous ceux que j'ai vus auparavant. En lui-même, il affiche une référence nouvelle, 100% originale, en tout cas pour moi. M'est avis qu'il sera bien difficile à d'autres de l'imiter: tant mieux ! Le cinéma - et l'art en général - gagnent sans doute leurs lettres de noblesse quand, ainsi, des artistes osent y faire souffler un vent de totale nouveauté. Comme je suppose volontiers que cette réussite est aussi le résultat d'un bon travail d'équipe, je saluerai pour finir la très jolie prestation de Max Records, le jeune acteur choisi pour être Max. Recherches complémentaires effectuées, son interprétation me semble en fait d'autant plus remarquable que c'était son premier grand rôle, et seulement le troisième au total. Du haut de ses douze ans, le voilà aujourd'hui présenté comme... un très sérieux candidat à l'Oscar !

lundi 11 janvier 2010

Premiers tissages

Habituellement, l'idée de regarder un film consacré à l'un ou l'autre des super-héros ne m'emballe guère. Les bandes annonces suscitent en moi un désintérêt poli. Il y a quelques exceptions, toutefois. Dernière en date: le premier épisode de la saga Spider-Man, passé dernièrement à la télé et, au préalable, sortie dans les salles il y a déjà bientôt huit ans. Une réalisation de Sam Raimi, comme le sont du reste les opus suivants. J'avais vu le 3 au ciné avec Sylvain, après quoi mon amie Céline m'avait conseillé de reprendre les choses depuis le début. Mouais bof: c'est, de mémoire, la réaction que j'ai eue alors. Et finalement, l'homme araignée est revenu dans ma vie par la petite lucarne, ce dont, je l'admets désormais, je n'ai pas vraiment eu à me plaindre. Est-ce un clin d'oeil du destin qui, malgré mes réticences, m'a permis d'apprécier cette histoire de reporter raté devenu justicier urbain ? Je ne sais. Ce qui est sûr, c'est que j'ai trouvé le rythme de cette grosse machinerie américaine plutôt enlevé et donc relativement plaisant. De là à ne plus désormais laisser passer la moindre occasion de voir un autre film du genre, il y a encore un pas que je ne franchirai pas. Disons simplement que j'ai passé un authentique bon moment devant celui-là, objet de cinéma très honnête et qui délivre finalement ce que l'on est en droit d'attendre. C'est-à-dire de l'action, de l'action et encore de l'action !

Je laisse les spécialistes juger de la fidélité du film aux bandes dessinées originales. Je n'ai pas entendu hurler à la trahison. J'imagine donc que les visions ne doivent pas être si éloignées. L'intérêt est ici de connaître les commencements de l'aventure. Héros encore un peu zéro, Peter Parker n'est finalement rien d'autre qu'un étudiant post-pubère, qui espère séduire une fille - Mary Jane - mais n'en a pas vraiment les moyens. Le seul compagnon incontournable du pauvre garçon est son appareil photo, qui doit l'aider à alimenter le journal de l'école et, espère-t-il, quelques pages du journal local. C'est en visitant un laboratoire dont une araignée s'est échappée que Parker est piqué par la petite bête. D'abord indifférent, il tombe malade dans la nuit et, au réveil, prend soudain conscience d'aptitudes nouvelles. Il est plus costaud qu'avant et, bonus insolite, il est capable de tisser une toile. Spider-Man est né ! Bien évidemment, le garçon timide des débuts va vite en profiter. Ses originales capacités l'aident à gagner en assurance, le rendent souvent utile pour la société et, sous couvert d'un masque, Parker devient aussi très attirant pour la douce Mary Jane. Et tout cela va s'avérer bien utile quand cette bonne ville de New York sera attaquée par un autre mystérieux personnage, le Bouffon vert...

J'ai pris le temps d'expliciter l'intrigue, mais j'en resterai là. Je pense qu'il n'est pas nécessaire d'en dire davantage pour vous faire comprendre que Spider-Man est ce qu'il est désormais convenu d'appeler un pop-corn-movie. Aucune concentration n'est nécessaire pour en apprécier la teneur, ni du reste pour en maîtriser les tenants et les aboutissants. L'option du réalisateur: le pur divertissement ! C'est à partir de là que les choses sont tranchées. Soit vous entrez dans le film et ne lui demandez pas plus que ce qu'il peut et veut offrir, et vous pourrez alors passer un moment agréable. Soit, tout au contraire, vous êtes totalement réfractaires à ce type d'histoire, et autant alors appuyer sur la touche éjection de votre platine DVD. En clair, même si je crois toujours plus agréable d'en prendre plein les yeux sur un écran digne de ce nom, ce film ne me paraît pas justifier absolument la présence d'une image XXL. Ceux qui l'ont vu au cinéma ont pu l'apprécier, mais les autres, ceux qui comme moi ont attendu un passage télé, n'ont à mon avis rien raté d'essentiel. Et puis, dans le doute persistant, qu'ils se disent bien que rien n'est définitivement perdu: sauf erreur de ma part, Raimi planche déjà pour la sortie un quatrième épisode. Même s'il paraît que le projet a pris du retard, Peter Parker et Mary Jane n'ont donc vraisemblablement pas, entre deux castagnes, fini de se bécoter...

dimanche 10 janvier 2010

Au nom du roi

1570. Les guerres de religion qui déchirent la France connaissent enfin une trêve. Le roi Charles IX accepte de négocier avec le parti protestant les conditions de la paix. Sa mère, Catherine de Médicis, admet l'idée de lâcher du lest sur la liberté de conscience, mais pas forcément sur celle du culte. Des discussions s'engagent également sur l'éventualité de concéder certaines villes du royaume aux tenants de la Réforme. Du côté des catholiques, cet exercice diplomatique délicat incombe à M. de Malassise, ci-devant ambassadeur de France en Italie, assisté d'un noble de son choix, issu du corps militaire. Dans le camp d'en face, deux autres émissaires ont été dépêchés pour mener le débat. C'est donc, vous l'aurez bien sûr compris, autour d'un quatuor - plus ou moins harmonieux - que se déroule l'intéressant scénario de Saint-Germain ou la négociation, oeuvre que j'ai eu le plaisir de découvrir récemment. Salons donc d'emblée, comme le mérite, la belle performance des quatre acteurs principaux: Jean Rochefort, diplomate royal, mais aussi, à ses côtés, Rufus et, face à eux, Didier Sandre et Jean-Paul Farré. Tous sont bons. Le premier est magistral, expressif au moindre rictus, précis d'un simple froissement de paupières. Je ne m'en lasse pas ! En guise d'introduction, précisions également que, bien qu'évoquant la France du 16ème siècle, ce récit est doublement belge: tiré d'un roman signé Francis Walder, il a été mis en images par Gérard Corbiau.

Cela pourrait vous surprendre, mais j'ai hésité à cette chronique. Exception qui confirme la règle, le long métrage dont je vous parle aujourd'hui n'est pas un film de cinéma, mais de télévision. Sauf erreur de ma part, il a été produit - et en tout cas diffusé - via Arte. Après réflexion, je me suis rappelé que j'avais déjà fait mention ici de deux (mauvais) films directement sortis en vidéo. Ce souvenir m'a finalement incité à parler aussi de cette oeuvre du petit écran. Sans doute faut-il admettre qu'elle n'est pas parfaite et que transpire parfois l'économie de moyens. Qu'importe: comme je l'ai déjà dit, l'ensemble tire d'abord sa force de quatre acteurs inspirés. Pas d'action trépidante, de cape ou d'épée, mais plutôt une joute verbale dans une langue française des plus ciselées. De fait, Saint-Germain ou la négociation parle beaucoup et de fort agréable manière. N'eut été la diversité des lieux où se transporte l'intrigue, le résultat aurait pu tenir du théâtre filmé, ce qui ne serait alors pas un reproche. Avoir choisi le média télévisé est intéressant, en ce qu'il permet évidemment le gros plan sur les visages des différents protagonistes, particulièrement changeants au fil de leurs échanges. Chacun m'a semblé faire preuve d'une juste mesure: il n'y a aucune outrance choquante dans leur jeu à tous. Sans grands efforts d'imagination, certaines des scènes rappellent des situations contemporaines...

J'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir ce film et peux donc remercier l'ami Philippe qui m'avait proposé de le regarder. Je crois qu'il me faut aussi dire deux mots des personnages secondaires. Entre deux phases de débat, encouragé à la patience par la reine Catherine elle-même, M. de Malassise peut rentrer dans ses foyers pour y retrouver sa famille, femme et enfants qu'il avait délaissés pour assumer sa mission italienne. C'est le deuxième point d'ancrage du long métrage, qui n'est pas moins intéressant que le premier, mais dont je préfère taire ici les enjeux. Aux passionnés d'histoire "grand format", Saint-Germain ou la négociation apporte aussi quelques scènes avec Charles IX ou Catherine de Médicis. Original, le scénario s'appuie sur l'idée que la trêve militaire n'est qu'une manoeuvre de cette dernière pour mieux gagner du temps dans l'idée de préparer le massacre de la Saint-Barthélemy, survenu deux ans plus tard. D'après ce que j'ai lu par la suite, cette lecture des faits est pour le moins farfelue. On pourra donc dire que, malgré la belle interprétation de Marie-Christine Barrault, et d'autres essais au cinéma, le grand film sur la mère des derniers Valois reste aujourd'hui à écrire. En attendant, ceux qui souhaitent en savoir plus sur Francis Walder, l'auteur du texte original, peuvent déjà consulter le site de l'Institut national de l'audiovisuel. Ils devraient y trouver l'une des rares interviews télévisées de cet homme discret.

vendredi 8 janvier 2010

Fugue amoureuse

Cela peut surprendre: j'aime autant ne pas me revendiquer cinéphile. Au cours des discussions que j'ai sur le cinéma, il y a presque toujours un moment où mes interlocuteurs, amis ou autres, évoquent un film que je n'ai pas vu et qui, pour eux, tient du classique incontournable. Mais n'est-ce pas une bonne chose que d'avoir ainsi quelques grands films sous le coude ? Ce dont je suis sûr, déjà, c'est qu'il m'est arrivé d'éprouver une petite forme de deuil à l'idée simplement de ne plus jamais pouvoir découvrir ce que je pourrais appeler mes classiques à moi. Les oublis plus ou moins volontaires me paraissent sources de plaisirs futurs. Dans cette optique, j'ai dernièrement choisi de découvrir Pierrot le fou, d'autant moins réticent au petit écran que, de toute façon, mes chances de le voir en salles étaient devenues très faibles. Ce film de la Nouvelle Vague est aussi mon premier Jean-Luc Godard. Un bon début, ma foi !

Dans les bonus du DVD, que j'ai regardés ensuite, un spécialiste conseille au spectateur de ne pas uniquement voir Pierrot le fou comme un classique, mais comme un simple film, de ne pas dès lors se laisser emmener par autre chose que ses qualités propres. Ouais... pas facile. Même à moi dont les références sur le cinéma français de cette époque (1965) restent faibles, l'envie de découvrir cette oeuvre est venue de l'idée qu'elle avait quelque chose d'historique, qu'elle était une sorte de pierre blanche dans l'histoire du septième art, l'une des pionnières d'un genre nouveau. Je dois dire qu'elle ne ressemble pas à grand-chose de tout ce que j'ai pu voir par ailleurs. Son intrigue, pourtant, est simple: après une soirée mondaine, Ferdinand raccompagne la baby-sitter de ses enfants et, du coup, réalise qu'il la connaît, se souvenant même qu'il l'a aimée. L'occasion est belle de filer à l'anglaise et d'abandonner là, aussitôt, une condition sociale qui ne lui convient plus. Et zou ! Délaissant sans regret aucun une vie familiale trop rangée à son goût, l'homme retrouve la flamme de sa jeunesse et le Sud de la France...

Après réflexion, je crois que je souscris bien à une autre remarque du critique interrogé dans les suppléments: malgré un traitement formel assez original, Pierrot le fou déroule d'abord son scénario d'une façon plutôt linéaire et pour tout dire relativement prévisible. C'est à partir du moment où Ferdinand / Jean-Paul Belmondo balance sa voiture dans le décor à la demande de Marianne / Anna Karina (Mme Godard, à l'époque) que le film prend une tournure beaucoup moins attendue. Il n'est pas évident de raconter à la fois fidèlement et sommairement l'histoire de cette drôle de fuite. Il serait également dommage d'en évoquer le dénouement: en effet, tous ceux qui ne l'auraient pas encore vu en seraient sans doute privés d'un moment agréable. Dès lors, que dire d'autre pour vous donner envie de voir le film ? Qu'en le considérant pour lui-même, et non pas seulement comme un monument du cinéma français, on peut effectivement l'apprécier: la façon particulière dont Jean-Luc Godard filme cette histoire somme toute assez banale l'embellit absolument. Même si je ne saurais vous promettre qu'elle vous paraîtra forcément séduisante, ou même convaincante, il y a là une proposition formelle, un style, qui donne à l'ensemble un ton tout à fait personnel.

mercredi 6 janvier 2010

Chronique d'un mensonge

Bonjour et bienvenue sur Mille et une bobines. Je vous souhaite aujourd'hui à toutes et à tous une très belle année option cinéma. Pour démarrer le millésime dignement, il me faut d'abord bien sûr achever ce que j'ai commencé et ainsi vous proposer les chroniques des derniers films que j'ai vus en 2009. Je commence aujourd'hui avec A l'origine, oeuvre sortie dans les salles en fin d'année dernière, signée Xavier Giannoli. Ici, un maître mot: méfiance. Pourquoi ? Parce que ce pourrait bien être celui des premières lignes de cette première critique 2010, tant le long métrage ne m'a pas attiré d'office. Bien qu'il ait été retenu dans la (courte) sélection officielle du dernier Festival de Cannes, il ne m'avait alors pas tapé dans l'oeil: à première vue, je l'avais même perçu et aussitôt "rangé" comme l'un des maillons faibles de ladite sélection. Ensuite, sachant qu'il évoque les conditions de vie dans le Nord de la France, j'ai pu craindre un ciné-réalité digne des pires reportages télévisés - et ce d'autant plus qu'il s'inspire aussi d'un fait divers survenu en France, certes, mais dans... la Sarthe. Et puis, sans que je sache vraiment l'expliquer, peut-être tout simplement parce que les premiers échos publics étaient encourageants, j'ai révisé mon jugement. Doucement. J'ai progressivement eu très envie de voir le film. Depuis que c'est fait, j'en suis finalement très content.

Puisque je parlais de Cannes, je crois qu'il faut souligner ici que, depuis le Festival, Xavier Giannoli a revu sa copie. Ainsi, et d'après les critiques qui ont vu les deux versions, celle qui a finalement été proposée au grand public est-elle plus courte - et aussi plus sobre - que sa devancière présentée sur la Croisette. L'intrigue elle-même reste bien sûr inchangée: la caméra s'intéresse à Philippe, un truand de petite envergure qui débarque dans la région de Lille, en transit entre deux coups fumeux. C'est là que, sans l'avoir vraiment préparée à l'avance, il va monter sa plus grosse affaire: se faire passer pour l'émissaire d'une compagnie de travaux publics, chargé d'évaluer la possibilité de faire repartir un chantier d'autoroute abandonné cinq ans auparavant. Et ça marchera ! Les gens y croiront et reprendront le travail ! Abracadabrant, dites-vous ? Réaction admissible. J'insiste donc: A l'origine s'inspire bien d'événements "historiques" et ne fait que réinventer des personnages ayant réellement existé. Et j'enfonce le clou: toute ressemblance est d'autant moins fortuite que le réalisateur a rencontré divers témoins de l'époque, dont l'escroc lui-même, au parloir de la prison, et le juge d'instruction qui avait pris en charge cet étonnant dossier. Clin d'oeil sympa, ce dernier apparaît d'ailleurs dans le film.

Fiction malgré tout, A l'origine m'apparaît comme une réussite. Nette et sans bavure. Franche. Même le choix de Xavier Giannoli d'avoir transféré son scénario dans une autre région ne doit finalement rien à la complaisance. Il est ainsi assez étonnant de voir ces gens croire aux boniments de Philippe, mais le fait est qu'on a envie d'y croire aussi et qu'on en vient à espérer que la supercherie ne soit pas démasquée afin que le chantier puisse être mené à bien. Je ne trahirai rien de l'évolution de l'histoire pour ne pas vous gâcher la surprise. Je dirai simplement que, malgré quelques maladresses bénignes, la mise en images de cet étrange fait divers est parfaitement crédible, j'aurais pu dire réaliste. Si le travail effectué derrière la caméra est en soi de la belle ouvrage, le plaisir pris à voir ce film doit aussi beaucoup à ses interprètes. En bons capitaines d'équipe, Emmanuelle Devos et François Cluzet sont impeccables. Idem pour Gérard Depardieu dans un petit rôle et un registre objectivement assez classique pour lui. Je tiens à souligner un point moins attendu: la très belle interprétation de deux jeunes comédiens moins expérimentés, Stéphanie Sokolinski et Vincent Rottiers. L'avenir me donnera raison ou pas: m'est avis que, sur cette lancée, on pourrait reparler d'eux au cours des années à venir. Un conseil pour finir: en attendant, ne boudez pas le plaisir que vous pourriez avoir à les découvrir ici. Le voyage vaut le détour.