vendredi 26 décembre 2008

Les mystères de Badii

C'est un film sur l'errance que je vous propose de découvrir aujourd'hui. Un film aride, dans lequel il m'a été difficile d'entrer. Peut-être que j'étais un peu trop fatigué pour en profiter vraiment. Peut-être aussi que j'ai été plus dérouté que d'habitude par la VO, en langue iranienne. J'imagine que l'oeuvre d'Abbas Kiarostami n'est pas mauvaise, car elle a obtenu la Palme d'or au Festival de Cannes 1997 (à égalité avec L'anguille, film chroniqué ici le 14 octobre 2007). Reste que Le goût de la cerise n'est assurément pas le long métrage le plus accessible de ma collection.

Dans son point de départ, l'histoire n'est pas forcément si complexe. Un dénommé Badii, la cinquantaine grisonnante, ère sur les hauteurs de Téhéran au volant de sa voiture. Il roule à vitesse réduite. D'abord sans but apparent, il est en fait à la recherche d'un homme qui pourrait l'aider. Deux enfants, entre autres, attirent son attention. Un peu plus loin, quelques ouvriers lui proposent leurs services, mais ce n'est pas de ce genre d'assistance que notre homme a besoin. Mystérieuses dans un premier temps, ses intentions sont plus sombres: M. Badii veut mourir. Il a creusé une fosse dans la colline, compte s'y allonger après avoir avalé des médicaments et espère convaincre quelqu'un de reboucher le trou le lendemain matin, après s'être assuré de sa mort. Et ce n'est pas si évident...

Le goût de la cerise, c'est, selon un des personnages qui veut bien monter dans la voiture de M. Badii, un don inestimable de la vie. Comme une petite idée de ce qu'il va perdre s'il confirme vouloir mettre fin à ses jours. M. Badii écoute ce qu'on lui dit, argumente aussi, sans qu'on connaisse quoi que ce soit de ses motivations profondes... et de sa décision finale. La caméra s'attarde longuement sur son visage, sur ses interlocuteurs, ou parfois même sur les lacets de la route. Au fond, il ne se passe pas grand-chose. L'essentiel reste dans le non-dit. L'itinéraire se fait labyrinthe, tous repères presque perdus. Le dénouement reste donc énigmatique. L'essentiel est ailleurs, peut-être dans la réflexion proposée, dans l'opinion que chacun développera sur les faits exposés. Une démarche cinématographique un peu tortueuse, mais aussi, pour cette raison même, pas forcément inintéressante.

dimanche 21 décembre 2008

Nature humaine

Critique de film ou info sur l'actualité du cinéma: jusqu'à présent, et sauf oubli, chacune de mes chroniques ici parlait d'un film différent. En première analyse, ça paraît logique, mais dans le fond, j'aurais également pu évoquer deux fois les mêmes choses, et par exemple en critiquant un film après avoir annoncé sa sortie. Je me suis demandé dernièrement si ça pourrait être intéressant de chroniquer deux fois le même film. Je me suis dit que, si je décidais de le faire, il me faudrait trouver d'autres "angles", selon l'expression journalistique, d'autres manières d'aborder le même sujet. C'est bien en cela que le travail des médias ne peut jamais être totalement objectif: il faut choisir la façon dont on raconte telle ou telle histoire. Aujourd'hui, je vais vous reparler de Into the wild, déjà présenté ici le 13 février dernier, et que j'ai revu il y a deux petites semaines. Maintenant que la fin de l'année approche, je peux presque confirmer que c'est le film que j'ai préféré voir en 2008. Un grand moment !

Si vous avez l'occasion de le (re)voir, j'aimerais donc vous proposer un "angle" d'analyse: celui de la relation du héros aux autres. C'est sûrement le paradoxe le plus touchant, et en même temps le plus révélateur, sans doute, de la destinée de Christopher McCandless: dans sa volonté de fuir la civilisation des hommes, il en a rencontré plusieurs, lesquels, d'ailleurs, ont généralement pris soin de lui. D'après moi, si Into the wild nous parle avec autant de force de l'être humain, c'est avant tout parce que l'omniprésence de la nature n'écarte jamais totalement la perspective de l'homme. Moments heureux ou circonstances tragiques: après tout, et tant pis si ça peut sembler banal de le dire, c'est par les yeux d'un homme qu'on passe pour découvrir ce monde sauvage. Un monde que le héros ne fait finalement que traverser, en tâchant toujours de s'y adapter. Constatons aussi que, longtemps, l'adaptation au monde de Chris nécessite la fréquentation et le commerce avec d'autres hommes.

Si on pousse l'analyse, on pourrait même se dire que le jeune homme aurait pu se reconstituer une famille. Les hippies qu'il croise pourraient être devenus des parents de substitution, son employeur fermier un grand frère, le vieil artisan du cuir son grand-père, la fille à la guitare sa petite soeur... ou sa compagne. C'est peut-être bien pour ça, d'ailleurs, qu'il est toujours reparti de là où il s'était arrêté un moment: l'histoire de sa propre famille étant pour le moins tourmentée, il aura voulu éloigner tout risque de reproduction sociale. J'en viens donc à confirmer mon avis premier selon lequel, si Into the wild a eu autant de succès, c'est bel et bien parce qu'avant de nous parler de la beauté du monde, il raconte un peu une histoire universelle: celle de nos chemins de vie. En écoutant la bande originale et en découvrant le sens des paroles des superbes chansons d'Eddie Vedder, en lisant le livre-enquête de Jon Krakauer, source généreuse de l'inspiration de Sean Penn, en voyant et en revoyant encore le film... on dispose de multiples manières de se retrouver face à soi-même et face aux autres. Et c'est toujours intéressant.

Pour être complet...
Vous pouvez également lire une autre chronique du même film.

samedi 20 décembre 2008

Le retour des revenants

Allez, aujourd'hui, un film pris en cours de route sur une des chaînes de la TNT. Un souvenir d'enfance rattrapé au vol: Ghostbusters. Franchement, ça ne nous rajeunit pas: le film date de... 1984 ! Calcul facile: il aura donc vingt-cinq ans l'année prochaine. Bon sang ! Pas étonnant que l'incroyable Bill Murray n'ait pas encore trop l'air "droopyesque" qui a assis sa réputation ! Pas étonnant non plus que Sigourney Weaver paraisse ici plus jeune que jamais ! C'est fou ! Ni l'un ni l'autre ne jouent pourtant son premier rôle. C'est l'occasion de souligner la belle longévité de ces deux stars hollywoodiennes.

Que penser donc de Ghostbusters aujourd'hui, bientôt vingt-cinq ans après sa sortie en salle ? Cette histoire de c(h)asseurs de fantômes a certainement pris un coup de vieux. Sur le plan visuel, les effets spéciaux, pour fascinants qu'ils soient apparus au milieu des années 80, semblent désormais un peu vieillots. Justement ! C'est sûrement ce qui permet au film de conserver tout son charme ! En clair, mieux vaut ne pas voir ça avec les yeux d'aujourd'hui. Mise dans le contexte de l'époque, cette oeuvre d'Ivan Reitman se regarde sans déplaisir.

Ghosbusters, c'est aussi une chanson désormais classique, et évidemment un bestiaire attachant, avec notamment un ectoplasme vert et glouton et bien sûr l'incontournable Bibendum Chamallow. Dans ce que j'ai toujours considéré comme un bon gros clin d'oeil envoyé à King Kong, ce "monstre" vient semer panique et destruction à New York, convoqué par... la pensée d'un des membres du trio scientifique chargé de la chasse aux mauvais esprits. L'explication fournie est savoureuse: "J'ai pensé à un machin inoffensif, qui venait du fond de mon enfance. A quelque chose de gentil, de mignon, qui ne pouvait pas nous détruire". Et le petit génie de la bande de se dire ensuite incapable d'agir, la terreur annihilant toutes ses facultés conceptuelles. Tout l'esprit du film en deux lignes de dialogue. Selon une rumeur, après une suite en 1989, un troisième volet pourrait être bientôt tourné. En attendant, ce premier opus paraît un peu démodé, certes. Mais pour les fans, il reste incontestablement culte !

mardi 16 décembre 2008

Prison irlandaise, réflexion universelle

1963. L'acteur américain Steve McQueen joue le personnage principal de La grande évasion, soldat enfermé dans un camp de prisonniers de la seconde guerre mondiale. 2008. Un autre Steve McQueen, réalisateur anglais celui-là, présente son premier long métrage, Hunger, au Festival de Cannes. Une oeuvre qui évoque notamment les dernières semaines de la vie de Bobby Sands, membre de l'Armée révolutionnaire irlandaise incarcéré à la prison de Maze, mort là-bas après une grève de la faim de 66 jours, le 5 mai 1981, faute d'avoir fait plier Maggie Thatcher et obtenu le statut de prisonnier politique.

Sur la Croisette, Hunger a marqué le jury et obtenu la Caméra d'or, récompense créée en 1978 pour consacrer le meilleur premier film parmi l'ensemble des sélections du Festival. Imaginant que j'allais découvrir une nouvelle oeuvre "coup de poing", je suis allé vérifier mon pressentiment il y a un peu plus d'une semaine. Je n'ai pas été déçu. Toute la difficulté pour moi est dès lors de parler d'un scénario qu'il est préférable de découvrir seul, de ne pas trop en dire, donc, de peur de gâcher le plaisir. Faut-il seulement parler de plaisir ? Honnêtement, le terme me paraît inadapté, voire presque grossier dans le contexte. Non, cette grosse heure et demie de cinéma n'est pas plaisante. Dire qu'elle est prenante serait sans doute plus juste. De fait, il m'apparaît bien difficile, à moins d'être profondément insensible, de ne pas être happé par ce qui est ici montré.

Hunger est presque un film muet. Je dis "presque", car les dialogues n'en sont pas absents. Simplement, sans doute sont-ils toutefois réduits au strict minimum. En fait, de prime abord, c'est par l'image que le spectateur est visé. "Regardez !", semble dire le réalisateur, qui ouvre son récit par l'arrivée d'un nouveau prisonnier à Maze, osant ainsi ne pas se focaliser d'emblée sur son personnage principal. Démarche intéressante qui permet sûrement de s'identifier encore plus facilement à ce type, dont on sait peu de choses. Pourtant, au fil des situations présentées, l'histoire écarte les bons sentiments et ne laisse finalement que peu de place à l'empathie. Jamais le propos n'est en tout cas manichéen, bons Irlandais contre méchants Anglais, braves taulards contre salopards de gardiens. Chacun analysera comme il l'entend, se fera sa propre idée, selon ses convictions personnelles. Par sa maîtrise parfaite, le film dit tout de même beaucoup de choses sur ces "héros" tragiques, en peu de mots, donc. La porte à la réflexion et au débat est ainsi rouverte. Bingo !

samedi 13 décembre 2008

Jolies filles, cerveau disponible

L'un des intérêts de ce blog, je crois, c'est de pouvoir aisément passer d'un film à l'autre, sans transition. C'est d'ailleurs comme ça que je procède dans mes visionnages: en clair, je choisis une séance (ou un DVD ou, plus rarement, une diffusion télévisée) à l'envie, sans souci de suite logique entre les différentes oeuvres ainsi regardées. On pourrait peut-être faire une étude sur ses envies successives et ce qui les fait naître à telle ou telle période. La chose est entendue pour aujourd'hui: quand j'ai lancé Charlie's Angels 2 sur ma platine vendredi de la semaine dernière, j'avais tout simplement envie... d'un film qui ne me demande pas trop de réflexion !

Mission accomplie, les filles ! On peut trouver le spectacle pitoyable. Ai-je dit que c'était mauvais ? Non. Pas du tout, mais je comprends très bien qu'on n'accroche pas. C'est typiquement le genre de films que je ne regarderai pas avec l'espoir d'un nouvel acquis culturel. C'était déjà le cas pour le premier, dans mon souvenir, mais Charlie's Angels 2 tient du pop corn movie, pas du film d'auteur. Entre les deux, j'aime les créations qui se situent à un juste milieu, alliant divertissement et réflexion. Là, c'est du grand n'importe quoi sans autre ambition que le fun. Un produit de consommation courante. J'assume: c'est tout ce dont j'avais besoin l'autre soir !

Un mot du scénario ? Trois jolies filles sont envoyées en mission. Objectif: libérer un agent secret retenu dans une vague prison mongole. Après quoi, on découvre qu'un criminel a trouvé le moyen d'identifier et d'éliminer froidement tous les témoins dont la police s'est servie pour coffrer d'autres caïds de la pègre. Je résume: ça va vous paraître étonnant, mais ça reste assez flou dans mon esprit. Encore une fois, Charlie's Angels 2 est ce genre de films qui permet allégrement de laisser son cerveau débranché quelque temps. Je n'ai donc pas tout retenu. Bref, regardez-le si vous aimez les cascades improbables, l'humour au tout premier degré et les petites pépées. Sur ces plans-là, pas de doute: il remplit largement son contrat.

jeudi 11 décembre 2008

Superflics et scénario décent

Hum... je crois me rappeler d'avoir eu envie d'aller voir Les brigades du tigre au cinéma. Une fois n'est pas coutume, mes vieux souvenirs de la série télévisée étaient plutôt bons et j'étais donc a priori intéressé par le passage sur grand écran, bien qu'en général, je peste un peu de voir les créations de la petite lucarne être ainsi adaptées pour le format "supérieur". Finalement, ce n'est pas dans une salle obscure de Nice ou d'ailleurs que j'ai vu le film, mais profondément installé dans mon canapé et le bon vieux film du dimanche soir. Suggestion d'abord émise par ma chère maman.

Bon. Je m'attendais à autre chose, à un truc plus simple pour être tout à fait clair. Oui, j'ai été vraiment surpris par la relative densité de ce scénario, qui voit les héros policiers de la série venir rapidement à bout du célèbre anarchiste Jules Bonnot, puis déjouer, au cours de la partie la plus longue du métrage, un complot international, avec en toile de fond l'alliance anglo-russo-française préalable à la première guerre mondiale. Ouf ! Il faut s'accrocher pour tout comprendre. Les brigades du tigre sont certes constituées de flics de choc, mais le spectateur peu attentif ou un peu endormi peut vivre décrocher. Certifié car testé pour vous !

L'arbre cache-t-il la forêt ? Le film est-il tout simplement mauvais sous couvert de complexité ? Je ne dirai pas ça. C'est même à vrai dire un programme tout à fait décent pour un après-midi pluvieux ou, donc, une soirée de fin de semaine. Peut-être pas LE film à voir absolument, mais une production honnête qui, dans l'éventail élargi du cinéma français, s'en tire avec les honneurs, d'autant finalement que la reconstitution est honnête. Les brigades du tigre, et c'est d'ailleurs là, je crois, ce qui m'attirait de prime abord, c'est également un casting de premier choix, avec l'ami Edouard Baer presque à contre-emploi, Jacques Gamblin, la très jolie Diane Kruger ou encore Clovis Cornillac. Bilan: encore une fois, le film n'a rien d'incontournable, mais j'ai tout de même passé un bon moment.

dimanche 7 décembre 2008

Mozart, simplement génial

Ce devait être le dernier Clint Eastwood, actuellement au cinéma. Finalement, n'ayant pas encore eu l'occasion de le voir, il faudra attendre encore un peu avant d'en lire la critique. Une certitude: pour la 100ème chronique de ce blog, j'avais envie de parler d'un film marquant. Finalement, et sans donc savoir ce que vaudra L'échange, je me rabats sans trop d'hésitation sur un chef d'oeuvre confirmé: Amadeus. J'inaugure du même coup une formule un peu nouvelle de Mille et une bobines, en donnant un peu plus de place à l'image. En espérant que cela vous convienne et vous donne envie de venir découvrir mes écrits plus régulièrement. D'autres films à venir...

Bref... Amadeus. Il est toujours difficile - voire artificiel - de faire des listes de films préférés. Mais s'il fallait toutefois que je me lance dans un tel classement, ce film de Milos Forman serait assurément dans les toutes premières places et sans doute même sur le podium. Il peut sembler que je parle d'évidence, compte tenu du nombre impressionnant d'éloges et de récompenses que ce petit miracle sur pellicule a reçus. Je me souviens toutefois qu'à l'époque de sa sortie (1984), il suscitait malgré tout une polémique du fait du caractère hystérique qu'il colle à la personnalité de Mozart. Et puis, il y a ceux qui, comme Jean-Marie, un de mes amis, amateur de musique classique et d'opéra, regrettent que Forman ait inventé une sombre affaire d'assassinat pour expliquer la mort du prodige autrichien...

Que cela ne vous décourage pas: Amadeus, c'est tout ça, mais pas seulement. Très sincèrement, je ne cesse de voir et de revoir certaines de ses scènes, et c'est à nouveau la présence de Mathieu ici qui m'a incité à le revoir en entier. Pour moi, il y a vraiment énormément de choses à recevoir de ce film magistral. Si la musique y joue bien entendu un rôle capital, je dirais même probablement celui d'un personnage à part entière, de très nombreuses autres façons de voir le film peuvent aisément être envisagées. En guise de "sous-thèmes", je retiens notamment les jeux d'influence politique au sein des puissants, le génie créatif en ce qu'il a d'extraordinaire et de destructeur, la relation père-fils, l'insouciance de la jeunesse, la foi et le doute, etc... je pourrais d'ailleurs sûrement en citer d'autres. Pour faire court, Amadeus est un "must" incontournable pour tout cinéphile. Porté par des acteurs prodigieux et une reconstitution historique parfaite, il reste, vingt-cinq ans après, l'une des plus grandes réussites du septième art international.

jeudi 4 décembre 2008

Vincent Mesrine, acte 1

Neuf jours entre deux chroniques, mais quelques minutes à peine entre deux séances cinéma. L'autre jour, avec mon cousin Mathieu, de passage à Nice, nous avions dans l'idée de nous offrir trois "toiles" en une petite semaine. Finalement, nous n'avons vu que deux films, l'un après l'autre. Et, de l'univers de deux jolies Américaines, nous sommes passés sans longue transition à celui d'un des plus dangereux criminels que la France ait connu: Jacques Mesrine. Nous avons effectivement choisi L'instinct de mort, premier volet du diptyque consacré à l'ancien ennemi public numéro 1.

Waouh ! Quelle baffe ! Le ton est donné dès les premières secondes du générique et se confirme largement tout au long du métrage. C'est clair: on n'est pas là pour rigoler ! La musique vous glace d'entrée et vous embarque pour deux heures de projection du genre intense. Le réalisateur Jean-Paul Richet n'a certainement pas choisi la facilité en racontant la vie de cette petite frappe devenue l'homme le plus recherché de toutes les polices, mais il s'en est sorti, et avec la manière ! D'aucuns affirment pourtant que L'instinct de mort donne à Mesrine le beau rôle, celui d'un mec différent que la société a pour ainsi dire condamné. On n'a pas dû voir le même film !

Bref... ce qui semble mettre tout le monde d'accord, en revanche, c'est la prestation de Vincent Cassel. Waouh ! Deuxième baffe ! Franchement, ne me demandez pas trop de raison objective, le fait est que j'aime ce mec ! Je trouve qu'il dégage un charisme fou dans la grande majorité de ses rôles. Bon exemple ici. Endosser la peau d'un salop lui va à ravir. Je ne sais pas ce qu'il a fait de sa voix, mais elle a également changé, elle aussi: elle est plus dure, plus populaire d'accord, mais résolument plus ferme. Difficile à expliquer en mots. Il faut l'entendre dans les scènes de confrontation, qui ne manquent pas ! Je cite deux exemples: le premier "échange" (plutôt viril) avec Guido, le parrain qu'interprète Gérard Depardieu, et la conversation téléphonique avec Jeanne Schneider/Cécile de France, emprisonnée. Non, vraiment, L'instinct de mort, c'est du grand cinéma, exigeant et marquant. J'irai probablement voir le deuxième volet bientôt.