mardi 4 septembre 2012

Crise d'adolescence ?

Une chronique de Martin

Le conflit qui oppose depuis des lustres les partisans des studios Pixar et Dreamworks va-t-il prendre fin ? Je me pose la question quelques semaines après avoir vu Rebelle, tout dernier film d'animation des premiers nommés. Si certains d'entre vous l'ignorent encore, je précise que la firme à la lampe de bureau fait désormais partie du giron Disney. C'est assez flagrant ici. Le savoir-faire reste indubitable, mais c'est peut-être à un public rajeuni que l'on s'adresse dorénavant. Cherchez l'erreur: j'ai vu le film avec... ma grand-mère !

Comment elle l'a trouvé ? Bien, mais un peu bruyant. Opinion partagée avec ma mère, qui nous invitait à l'occasion. À l'initiative de cette sortie commune, je dois dire que j'ai bien aimé Rebelle. L'histoire est celle d'une jeune princesse irlandaise, décidée à rester maîtresse de son avenir et donc à refuser le traditionnel mariage clanique espéré par ses parents. Point positif: bien que ce scénario ne soit pas franchement innovant, il est pourtant tout à fait original. Une fois n'est pas coutume: Disney n'a pas pioché dans le répertoire magique des contes Grimm et Perrault pour trouver un personnage inexploité. L'héritage est là, clins d'oeil compris, mais pas les figures ancestrales. Mickey Mouse réécrit sa propre mythologie, en somme. Raconter des histoires enchanteresses, c'est sûr, la souris maîtrise.

Reste qu'il m'aura manqué une petite touche Pixar. On peut s'interroger sur ce que serait justement ce petit plus susceptible d'être apporté par le studio. Sans le définir vraiment, je dirais probablement un zeste de folie ou un supplément de poésie. Rebelle ne manque pas de beauté, mais peut-être de petites périodes décalées ici et là. Si j'ai choisi d'illustrer ma chronique d'une image des trois petits frères de l'héroïne Mérida, c'est parce que c'est typiquement l'exemple de ce que je peux attendre. Pas nécessaires au bon déroulement de l'intrigue, les rouquins offrent toutefois un fil rouge d'autant plus sympathique qu'ils sont muets. Leur apport burlesque est incontestable et montre bien que l'animation a plus d'une corde à son arc. À voir ce qu'elle nous offrira la prochaine fois...

Rebelle
Film américain de Mark Andrews (2012)
Après avoir vu le film, j'ai lu une critique qui évoquait l'attitude machiste du studio. En effet, si la star est ici féminine, le réalisateur est un homme, qui a repris seul un projet d'abord mené en binôme avec une femme - Brenda Chapman, pour ne pas la nommer. Le fait que le résultat ait une allure un peu hybride s'en trouve peut-être expliqué. Honnêtement, dans la série des histoires de princesses made in Disney, j'ai pu préférer l'approche légèrement plus "radicale" de Raiponce ou même de La princesse et la grenouille. Crise adolescente ou pas, Pixar paraît hésiter entre tradition et modernité.

1 commentaire:

Chagaz' et vous? a dit…

j'ai également vu "rebelle" au cinéma. j'ai bien aimé! mais pas plus que Raiponce ou la princesse et la grenouille comme tu as pu les citer aussi.

ceci dit, l'histoire est jolie (l'idée entre la fille et la mère... pour ne pas en dire plus et laisser l'intrigues pour celles et ceux qui ne l'auraient pas encore vu).

quant aux ptis rouquins, tu sais que je me suis surprise à essayer de me souvenir du film pour me rappeler si ils avaient parlé... ou pas... pour le coup. et il est vrai que même sans parler on s'y attache à ces ptis monstres ;-)