vendredi 8 juin 2012

Monsieur 100.000 volts

Une chronique de Martin

Toc toc badaboum, c'est lui ! Mais non, pas Gilbert Bécaud ! LUI ! L'acteur le plus tapageur du cinéma à la française, le père - spirituel - de notre cher Jean Dujardin: Jean-Paul Belmondo, pour vous servir.

Certains de mes potes idolâtrent Bébel. Pour ne pas mentir, je dois admettre de sérieuses lacunes dans sa filmographie. Je n'ai pas mis plus que quelques jours à dévorer sa biographie, mais je le connais encore très mal à l'écran. Une mauvaise excuse: quand L'incorrigible est sorti, je n'avais pas six mois. Je me rattrape, tout doucement.

L'incorrigible, c'est Victor Vauthier, escroc à peine libéré de prison. Populaire parmi ses gardiens, le drôle reste placé dans le collimateur de la justice: on lui assigne même un juge d'assistance post-pénale. Évidemment, Bébel oblige, le magistrat est une femme, jeune assurément et jolie bien sûr, que ses parents, M. et Mme Pontalec, ont eu la bonne idée d'appeler Marie-Charlotte. Et on repart aussitôt pour l'histoire du voyou qui séduit la donzelle de bonne famille ! Avis à ceux qui espéraient un scénario original: il est inutile d'espérer davantage. Aussitôt que le film commence, on sait parfaitement comment il va se terminer. Ce n'est sans doute pas le plus important.

L'important, c'est lui, bien sûr, Jean-Paul Belmondo, dans un film parfaitement aligné sur son titre. La méga-star vampirise l'écran. Pourtant pas mauvais, les autres comédiens sont vite réduits au rôle de faire-valoirs, exception faite du très truculent Julien Guiomar. Malgré une belle carrière avant et après, Geneviève Bujold, elle, passe quasi-inaperçue, peut-être aussi parce qu'elle est canadienne. Outre les sautillements perpétuels de son premier personnage masculin, L'incorrigible mérite toutefois le détour pour une raison annexe: ses dialogues signés Michel Audiard. Une heure et demie d'un français argotique et citadin comme cerise d'un modeste gâteau.

L'incorrigible
Film français de Philippe de Broca (1975)
Comme moi, le long-métrage a un peu vieilli: si je lui ai attribué trois étoiles et demie, c'est bien pour saluer la prestation de l'ami Bébel, inimitable. Je crois toutefois pouvoir dire qu'il a fait mieux. Philippe de Broca aussi, sans doute, au cours d'une carrière poursuivie jusqu'à sa mort, en 2004. Vous en jugerez en regardant par exemple Le cavaleur, avec mon idole à moi, elle aussi montée sur ressorts: vous aurez sans mal reconnu Monsieur Jean Rochefort.

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