lundi 21 mars 2011

Des vies qui se croisent

Une chronique de Martin

De Paul Thomas Anderson, je n'avais rien vu avant de regarder Magnolia. Mes rares sources d'information me laissaient alors augurer une manière assez peu conventionnelle de faire du cinéma. Je savais aussi que le long-métrage que j'avais choisi était un film choral d'une durée d'environ trois heures. C'est aussi pourquoi j'ai attendu d'être dans de bonnes conditions, avec juste assez de temps devant moi, pour l'aborder enfin. Est-ce parce qu'au bout du compte, fatigué le jour J, je l'ai découpé en deux parties que je n'y ai pas adhéré ? Je ne crois pas. Le fait est que j'en ai malheureusement eu assez dès la première heure. Cela m'arrive peu souvent, mais j'ai dû me faire violence pour aller au bout du DVD. Déplaisante sensation !

Sa durée n'y est pour rien: j'ai vu des films plus longs et j'en verrai d'autres. Je dois dire également qu'il y a assurément des choses intéressantes dans Magnolia, à commencer par le casting, où la star Tom Cruise cohabite avec d'autres acteurs moins côtés, mais pas moins talentueux, Julianne Moore, Philip Seymour Hoffman ou bien William H. Macy, par exemple. Et je ne vous ai même pas encore parlé de Jason Robards, l'ancien Cheyenne de Sergio Leone, vieillard malade si évocateur que je ne l'avais pas du tout reconnu. J'ai parlé de maladie: c'est le fil conducteur, je crois. Ici et là, dans le courant de la même journée d'une ville américaine, plusieurs personnages bien différents les uns des autres y sont confrontés. Il y a également le malheur, la solitude amoureuse, la mort. Rien de bien rigolo.

Pour tout dire, je m'attendais à ce que les intrigues de chacun finissent toutes par se rejoindre pour délivrer, sinon un message universel, au moins une cohérence scénaristique au film. Et donc ? Cette cohérence existe sans doute, mais j'ai à vrai dire eu beaucoup de difficultés à en cerner précisément les contours. Si, une fois lancé, on parvient petit à petit à assumer la complexité de l'histoire, ses ressorts m'ont paru trop obscurs pour que je m'intéresse vraiment à ce qu'ils voulaient raconter. Reste une autre hypothèse selon laquelle le réalisateur lui-même aurait souhaité nous perdre dans l'entrelacs de ces images: ce n'est pas à exclure. Seulement voilà, encore une fois, je n'ai pas réussi à m'accrocher pour suivre. Rapidement, la tâche m'a paru ardue du fait d'une musique un peu crispante et omniprésente. Me faut-il insister ? Peut-être bien, oui. J'ai actuellement deux autres Paul Thomas Anderson sous la main. Autant d'occasions d'affiner mon jugement sur ce cinéaste.

Magnolia
Film américain de Paul Thomas Anderson (1999)
Une petite énigme pour moi. Oeuvre culte pour certains, le film m'est passé à côté. À moins que ce soit moi qui n'ai pas saisi son message profond. Ce n'est pourtant jamais mal joué et ça reste donc potentiellement intéressant pour celles et ceux qui sauront adhérer. Je constate d'ailleurs que de nombreuses récompenses ont été attribuées à Paul Thomas Anderson, la plus prestigieuse étant le Lion d'or du Festival du film de Berlin 2000. Je crois que je préfère juste les films choraux plus "simples": j'ai notamment un bon souvenir autour du 21 grammes de d'Alejandro Gonzalez Inarritu.

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